Mauvaises filles, des récits de soi

LE PITCH

Quand le long métrage documentaire Mauvaises Filles de Émérance Dubas est sorti au cinéma en 2022, des spectatrices ont pris la parole pour dire « moi aussi, j’ai connu les internats de rééducation pour filles ». De ces rencontres à travers la France, est née son œuvre sonore Mauvaises filles, des récits de soi. Il s’agit d’une série documentaire radiophonique en sept épisodes, qui dresse les portraits de Yolande, Fatima, Véronique, Janine, Gabrielle, Josette, Françoise et Roselyne de l’après-guerre à nos jours. Comme tant d’autres, elles ont connu les maisons de correction et racontent les traces que ce système répressif a laissées en elles. Des milliers de mineures jugées déviantes ou en danger sont internées par l’État français dans des institutions religieuses jusqu’aux années 1980 dans le but de garantir leur bonne conduite. La charge émotionnelle des récits rend compte des violences familiales et institutionnelles que ces femmes ont subies, mais aussi de leurs actes de résistance. La force du dispositif sonore tient à sa qualité d’écoute de sorte que la parole advienne, intime et puissante.

LA DIFFUSION

La série documentaire radiophonique Mauvaises filles, des récits de soi est diffusée les vendredis 18 et 25 avril 2025 dans l’émission Par Ouï-dire à 22 heures sur La Première à la RTBF. Elle est disponible à la réécoute pendant un an.

Crédits image:  ©Médiathèque de l’ENPJJ

Étude historique sur les pratiques illicites dans l’adoption internationale en France

Des pratiques illicites

Depuis maintenant une quinzaine d’années, des personnes qui ont été adoptées à l’étranger, engagées dans une démarche de recherche de leurs origines, ont découvert des pratiques illicites dans leur processus d’adoption:  « Il s’agit des pratiques qui dérogent aux lois et aux normes et qui ont pu intervenir dans le processus d’adoption d’un enfant né à l’étranger. Elles sont de nature très variées et et peuvent être graves, des délits voire des crimes : vols d’enfants, falsifications d’état civil, suppositions d’enfants, c’est-à-dire quelqu’un déclare être la mère d’un enfant sans l’être réellement et l’abandonne pour l’adoption. » (Yves Denéchère) Les médias s’en font l’écho et la question des responsabilités des acteurs de l’adoption dans des adoptions illégales est posée. Des organismes dépendant de l’ONU ont, dans une déclaration commune datée de septembre 2022, appelé les États à faire la lumière sur ces pratiques. À l’instar de l’Irlande, de la Suisse, des Pays-Bas et de la Suède qui ont diligenté des enquêtes, la France a lancé en novembre 2022 une mission d’inspection interministérielle (ministères de l’Europe et des Affaires étrangères, de la Justice et des Affaires sociales) afin de faire la lumière sur les pratiques illicites dans l’adoption des enfants étrangers.

Une étude historique inédite

Yves Denéchère et Fabio Macedo

En 2021, Yves Denéchère a proposé à la Mission de l’adoption internationale (MAI) que soit réalisée une étude historique sur les pratiques illicites dans l’adoption internationale en France. Sur la base d’un projet scientifique qu’il a élaboré, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (DFAE, direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire – MAI) a accepté de financer une mission postdoctorale de 12 mois (année 2022) et a signé une convention avec l’Université d’Angers et le laboratoire TEMOS.
Fabio Macedo, docteur en histoire ayant réalisé une thèse sur l’histoire de l’adoption (EHESS, 2020), a été recruté par l’Université d’Angers en qualité de chercheur postdoctorant afin de mener à bien ce travail sous la supervision d’Yves Denéchère.

Après une introduction définissant l’objet de la recherche et le replaçant dans le contexte actuel, notamment européen, le compte rendu se compose de quatre parties. Une revue de la littérature scientifique (I) analyse comment, par qui et pourquoi les pratiques illicites dans l’adoption ont été étudiées. La bibliographie (II) recense les ouvrages et articles scientifiques parus sur le sujet. La principale partie du compte-rendu de recherche est constitué d’un guide commenté des sources (III) – archives, sources audiovisuelles, presse – qui permet de documenter les pratiques illicites. Enfin sont proposées des analyses et réflexions (IV) qui répondent à des interrogations restées en suspens depuis longtemps et lancent des pistes de recherche inédites sur le sujet.

Lire le rapport sur HAL-SHS: https://shs.hal.science/

Lire l’article consacré à ce rapport dans CNRS Le Journal: Adoptions illégales en France : un rapport inédit dresse l’état des lieux

Histoire, médecine et santé fête ses 10 ans

Créée en 2012 par le laboratoire Framespa, la revue semestrielle Histoire, médecine et santé est à présent soutenue par six autres unités de recherche : le CAK, les laboratoires TEMOS, TELEMME, ICT, HALMA et LAHRA, ainsi que par l’INSHS.

En 10 années, une trentaine de membres se sont succédés au sein du comité de rédaction et plus de 200 chercheurs et chercheuses ont publié dans la revue.

Lors d’un moment convivial, le vendredi 3 février, cet anniversaire est l’occasion de remercier, en tant qu’auteurs et autrices, soutiens, éditeurs et éditrices, lecteurs et lectrices, mais également de retracer l’histoire de la revue, ses orientations scientifiques et de dessiner ses contours pour les dix années à venir !

TEMOS fidèle au rendez-vous de la Nuit européenne des chercheur.es!

Une édition 2022 pleine d’imprévus!

Les membres du laboratoire TEMOS seront de nouveau au rendez-vous de la Nuit européenne des chercheur‧es, prêts à rencontrer le public pour cette édition placé sous le thème de l’imprévu.

A Angers, le laboratoire sera présent au Coin des chercheur‧es  avec notamment Magalie Moysan, maîtresse de conférences en archivistique, pour une animation ludique : Archives et mémoire dans le roman graphique et la bande dessinée « Plongez votre main dans des boîtes mystérieuses et sélectionnez une carte pour partir à la découverte des archives et de la mémoire ».
Également deux mini-conférences interactives:
19h30 | Génies du handicap
Susanne Commend, chercheuse en histoire contemporaine
Qui sont les inventeurs qui ont contribué aux inventions liées au handicap? Et d’ailleurs, quelles sont ces inventions?
21h | Antiquités & imprévus
Amarande Laffont et William Pillot, Programme HESIODE
Comment les femmes et les hommes de l’Antiquité grecque pouvaient gérer les imprévus?

Au Mans à l’Espace culturel des Quinconces, on se demandera Comment naît une émeute (en 1839 au Mans) avec Karl Zimmer, doctorant ; la Nuit sera également l’occasion de jouer avec DicoPolHiS, le Dictionnaire politique d’histoire de la santé dirigé par Hervé Guillemain.
A 19h45, il sera l’heure de partir A l’aventure dans les réserves des musées avec Nathalie Richard, lors d’une conférence flash (20 min), images à l’appui.

Retrouvez le programme complet des différents sites sur la page de l’événement: https://nuitdeschercheurs-france.eu/?2022#programme

École thématique CNRS « SE NOMMER »

« NOMMER, ÊTRE NOMMÉ-E, SE NOMMER : ENFANCE, GENRE, IDENTITÉ ET POUVOIR »

Organisée par l’UMR 9016 TEMOS
27 juin – 1er juillet 2022, île d’Oléron

École thématique organisée par l’UMR 9016 TEMOS (Temps, Mondes, Sociétés, CNRS, Universités d’Angers, Bretagne Sud, Le Mans ), avec le soutien du CNRS, de l’Université d’Angers, de la MSH Ange-Guépin, l’école doctorale STT, du programme EnJeu[x], des projets ANR EN-MIG et Fil_IAM, de la Société de Démographie Historique.

Comité scientifique:
Carole AVIGNON, Christine BARD, Baptiste COULMONT, Yves DENECHERE, Virginie DESCOUTURES, Agnès FINE, Cyril GRANGE, Hervé GUILLEMAIN, Patrice MARCILLOUX, Violaine SEBILLOTTE-CUCHET, Véronique MEHL, David NIGET

Comité d’organisation:
Yves DENECHERE, Mireille LOIRAT, Didier BOISSON, Aurélie HESS, Cyrielle LANDREA

Objectif :
Cette école thématique vise à favoriser, au croisement de plusieurs disciplines (histoire, anthropologie, sociologie, science politique, démographie), la prise en compte des enjeux de la dénomination. Elle permettra de confronter les approches et de définir un contenu commun de concepts et de connaissances pour irriguer des thématiques de recherche très variées qui touchent aux objets étudiés dans cette formation. Ainsi pourront se développer dans de nombreux champs, des études intégrant pleinement les enjeux de nommer, se nommer, se renommer jusque-là trop minorés ou marginalisés.

En savoir plus: https://et-senommer.sciencesconf.org/resource/page/id/1

Procédure de candidature et inscription
40 participants, dont 10 du CNRS : chercheurs, ingénieurs, jeunes chercheurs en histoire, sociologie, anthropologie, linguistique, sciences politiques, démographie.

Langue : français

Inscription obligatoire sur https://et-senommer.sciencesconf.org/ + Envoyer une candidature motivée et un court CV (3 pages maximum) à Yves Denéchère [ mailto:yves.denechere@univ-angers.fr | yves.denechere@univ-angers.fr ], copie Mireille Loirat [ mailto:mireille.loirat@univ-angers.fr | mireille.loirat@univ-angers.fr ]

Date limite d’envoi de la candidature : 15 avril 2022 pour une réponse avant le 30 avril 2022. Prolongation des inscriptions jusqu’au 30 avril.

Pour les personnels CNRS, les frais de déplacement relèvent des crédits de la formation permanente de la délégation d’origine, à contacter impérativement dès réception de votre acceptation à l’école pour la prise en charge de votre mission.

Pour les autres participants : Les droits d’inscription (qui comprennent l’hébergement complet 5 jours et 4 nuits, et une navette entre La Rochelle et le lieu d’hébergement) sont de 450 € (250 € pour les post-doctorant·e·s et doctorant·e·s).

NB : Les consignes sanitaires en vigueur à la date de l’école thématique seront appliquées.

Fête de la science 2021

Conférence prononcée dans le cadre de la Fête de la Science 2021
  • Vendredi 8 octobre | 16h-17h30 | Musée d’art et d’histoire de Cholet – 27 Avenue De L’Abreuvoir
  • Lundi 11 octobre | 18h30-20h | Institut Municipal d’Angers – Place Saint-Eloi

Les femmes employées à bord des navires de la marine marchande sont encore peu nombreuses aujourd’hui. Ce personnel féminin était inexistant sur les cargos des compagnies maritimes françaises jusque dans les années 1950 au moins. En revanche, les lignes qui transportent des passagers font appel – souvent avec réticence -, à des employées qui s’occupent de tâches traditionnellement dévolues aux femmes.

Des matrones, qui accompagnent les migrants dans la deuxième moitié du XIXe siècle, jusqu’aux infirmières et femmes de chambre de première classe sur les prestigieux paquebots de la première moitié du XXe siècle, leur situation évolue en même temps que les besoins de les compagnies.

Surveillées et réprimées par une hiérarchie masculine exigeante, cet engagement à bord des navires de la compagnie générale transatlantiques n’en demeurent pas moins un outil d’émancipation, et le navire un lieu de transgression même.

A partir des documents d’archives, François Dremeaux, enseignant-chercheur en histoire contemporaine à l’Université d’Angers, reconstruit le temps d’une conférence les trajectoires professionnelles de ces femmes singulières.

 

Nuit européenne des chercheur·es: TEMOS est du voyage!

Pour la 17e édition de la Nuit européenne des chercheur·es, des centaines de scientifiques se rassemblent dans 14 villes de France pour partager leur expérience et rencontrer le public autour d’une même thématique: les voyages.

Au Mans et à Angers, les membres de TEMOS participent à l’événement et se réjouissent de retrouver un contact direct avec les visiteurs!
– Au Mans, Vincent Corriol propose une visite de la cathédrale Saint-Julien: renseignements et inscriptions sur cette page; Nathalie Richard prendra part au quiz Objectif Europe, qui fait découvrir les projets de recherche menés à travers l’Europe.
– A Angers, Florent Quellier propose un voyage en pays de Cocagne, Marie Videbien fera découvrir les voyages militants de différentes syndicalistes, Marine Gilis embarque les enfants dans ses aventures de super doctorante à vélo, William Pillot et ses collègues du projet Hésiode explorent les voyages en Egypte, d’Homère à Tintin.

TEMOS dans les Cahiers d’histoire immédiate

Le laboratoire TEMOS et le programme EnJeu[x] sont présentés dans la rubrique L’actualité de l’histoire immédiate de la nouvelle maquette de la revue publiée par les éditions Cairn.

Comme indiqué dans l’éditorial de la revue, c’est l’occasion de « faire connaître les nouvelles formes des travaux des chercheurs par des focus sur des programmes de recherche financés, devenus depuis maintenant une dizaine d’années, le cœur des travaux de la majorité des laboratoires ». C’est également une fenêtre ouverte sur la diversité des expertises du laboratoire et de ses activités.

Pour un accès citoyen aux archives publiques

Les archivistes, les historiennes et historiens sont fortement mobilisés contre une disposition qui limite l’accès aux archives, entrave le travail des chercheurs et chercheuses, réduit la possibilité des citoyennes et citoyens de consulter des documents. Trois enseignants-chercheurs de l’Université d’Angers et du laboratoire de recherche TEMOS (CNRS 9016) livrent ici leurs réflexions.
De gauche à droite : Patrice Marcilloux, professeur des Universités en archivistique, Université d’Angers-TEMOS ; Yves Denéchère, professeur des Université en histoire contemporaine, directeur du laboratoire de recherche TEMOS (CNRS 9016) ; Bénédicte Grailles, maîtresse de conférences en archivistique, Université d’Angers-TEMOS.

232 ans après la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 (« La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration », article 15), 227 ans après la loi du 7 messidor an II qui dispose « Tout citoyen pourra demander dans tous les dépôts, aux jours et aux heures qui seront fixés, communication des pièces qu’ils renferment » (article 37, 25 juin 1794), en dépit de trois lois sur les archives (1794, 1979, 2008), de centaines de décrets et d’arrêtés et de plusieurs codes (code du patrimoine, code des relations entre le public et l’administration), la question de l’accès aux archives publiques n’a toujours pas trouvé de solution satisfaisante aujourd’hui en France.

Le point d’équilibre entre les intérêts divergents des administrations, des usagères et usagers et des services d’archives soucieux à la fois de répondre à la demande sociale et de préserver leurs liens avec les organisations productrices d’archives dans un souci de bonne collecte des documents paraît impossible à trouver. La loi du 15 juillet 2008 sur les archives pourtant porteuse d’une disposition générale d’ouverture (« les archives publiques sont communicables de plein droit ») sauf délais spéciaux, eux-mêmes raccourcis (s’échelonnant de 25 à 100 ans), n’avait pas pu renoncer à la procédure des dérogations consistant à autoriser la consultation d’archives avant l’expiration des délais fixés par la loi : curieuse situation que celle d’une loi qui prévoit en elle-même les conditions de son propre contournement. De fait, les dérogations générales, portant sur un ensemble d’archives relatif à un événement ou une période, ont régulièrement été utilisées comme soupapes de sécurité par les gouvernements pour sortir d’une situation de crise.

Dans ce contexte, l’actuelle affaire de « l’IGI 1300 » (Instruction générale interministérielle n° 1 300) est plus qu’une péripétie, par ailleurs perçue par beaucoup comme ubuesque ou kafkaïenne. L’édition 2011 de cette instruction générale sur le secret de la défense nationale se met à imposer systématiquement une procédure de déclassification préalable à tous les documents un temps classés Secret Défense alors même qu’ils sont devenus pour la plupart librement communicables en application du Code du patrimoine (documents de plus de cinquante ans). Au-delà du débat juridique sur le caractère légal ou illégal de cette instruction, cette nouvelle crise résonne comme un coup de tocsin, alertant sur les contradictions insurmontables du système et appelant à le refonder sur des choix politiques clairs. De ce point de vue, le communiqué de presse du Président de la République du 9 avril 2021 n’a pas rassuré les collectifs et associations d’archivistes, d’historiens et historiennes qui ont saisi le Conseil d’État en septembre 2020. Le fait que la mise à plat législative soit promise en urgence d’ici juillet prochain, via la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme SILT2, est une autre source d’inquiétude.

Avec les archivistes, les historiens et historiennes sont fortement mobilisés pour défendre le droit constitutionnel à l’accès aux archives. En témoigne la récente tribune cosignée par Raphaëlle Branche (présidente de l’Association des historiens contemporanéistes de l’enseignement et de la recherche – AHCESR) et Céline Guyon (présidente de l’Association des archivistes français – AAF) contre cette volonté de fermeture des archives sans précédent. Faire de l’histoire, c’est reconstruire le passé, à partir de sources analysées avec méthode (esprit critique), en vue de produire un récit. Quand cette histoire est contemporaine ou du temps présent, les sources sont souvent diverses, mais les archives constituent toujours des corpus essentiels pour cerner les politiques publiques, la prise de décision, les discours et les pratiques, les rôles des administrations et d’autres acteurs. Dans un pays démocratique, l’histoire en soi est un débat et celui-ci doit pouvoir se tenir en toute transparence en se fondant sur des archives accessibles, des délais de communication raisonnables et surtout des modalités claires. Les récents rapports Stora (Questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie) et Duclert (Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi), rédigés tous les deux à la demande du Président de la République, posent des recommandations fortes en la matière. Elles doivent être examinées et les plus opérantes être mises en œuvre, sans oublier que la question de l’accès aux archives est aussi une question de moyens humains, de culture professionnelle, de réalisation et de disponibilité des instruments de recherches, d’information des usagères et usagers et de toutes les catégories de publics souhaitant accéder aux archives.

Il convient aussi de ne pas se focaliser sur les secrets d’État ou de la Défense nationale, sur les usages qui en découlent, journalistiques, historiens, ou liés à des démarches d’indemnisation et de réparation (essais nucléaires par exemple). Bien d’autres secrets et usages des archives sont en cause : secret médical, secret des origines, secret fiscal, usages centrés sur les besoins d’une personne ou de sa famille. Ils suscitent tous des divergences d’appréciation au sein même de l’appareil administratif et soulèvent tous de délicats conflits entre des intérêts parfois contraires, le plus souvent respectables. De plus en plus d’associations à vocation mémorielle, de collectifs, de mobilisations peu ou prou organisées réclament d’accéder à des archives les concernant. Ces demandes s’inscrivent dans des démarches citoyennes tout à fait légitimes dans un pays démocratique. On en vient donc à se demander si la création d’un organe de médiation indépendant n’est pas devenue nécessaire, sur le modèle du Défenseur des droits et dans la lignée des recommandations du récent rapport Duclert.

Nuit européenne des chercheur·e·s

La Nuit européenne des chercheur.es s’est déroulée le vendredi 27 novembre à partir de 18h. Cette année, contexte sanitaire oblige, elle a eu lieu en format dématérialisé, mais toujours avec la participation active des chercheur.es de TEMOS.

Pour l’édition angevine, un site internet a été mis en ligne, avec des contenus préparés par les chercheur.es, autour de la thématique des « Petits secrets nocturnes » : https://www.nedc-angers.fr/
Le site donne accès à des vidéos (« Secrets de labos » : William Pillot pour Le mythe (revisité!) de Gaïa , la websérie Mauvaises filles de David Niget, Véronique Blanchard et Arnaud Miceli), un quiz sur des militantes syndicales du XXe s. créé par Marie Videbien, des présentations de thèses (« Top chrono pour ma thèse »dont la présentation de Valentin Taveau) et bien d’autres ressources en ligne; d’autres animations et des conférences ont eu lieu en direct sur inscription (« Les murmures scientifiques en direct ») pour découvrir les travaux des chercheur.es.

Au Mans, l’événement était à suivre en direct sur le site dédié: https://nuitdeschercheurs-france.eu/?LeMans . Laurent Ropp s’est prêté au jeu de l’animation « SECRET STORIES – Des chercheur.e.s se sont confié.e.s à visage couvert ! », pour une vidéo intitulée « La Michelade, un tabou protestant ? ». Cette vidéo s’intéresse au tabou qu’a longtemps été la Michelade chez les historiens protestants. Ce massacre perpétré par des huguenots à Nîmes en 1567 contredit, en effet, le récit victimaire de l’histoire communautaire transmis au sein de la minorité réformée depuis le XVIe siècle. L’étude des histoires publiées par des protestants depuis les années 1830 permet de mettre en valeur l’évolution de l’approche de cet événement embarrassant chez les héritiers de la Réforme.