Soutenance de Philippine Valois

Directeur de thèse : Monsieur Didier BOISSON

Composition du jury :
Madame Emmanuelle BERTHIAUD, Maître de Conférences Université Jules Verne-Picardie, Examinateur
Monsieur Didier BOISSON, Professeur des Universités Université d’Angers, Directeur de thèse
Madame Ann CAROL, Professeur des Universités Aix-Marseille Université, Rapporteur
Madame Sylvie CHAPERON, Professeur des Universités Université Toulouse Jean Jaurès, Rapporteur
Monsieur Hervé GUILLEMAIN, Professeur des Universités Le Mans Université, Examinateur
Madame Nahema HANAFI, Maître de Conférences Université d’Angers, Co-encadrant

Au cours de la période contenue entre la seconde moitié du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle, la puberté en tant que concept médical est en cours de construction et en constante évolution. La puberté est attachée à des imaginaires qui participent à l’élaboration de sa définition médicale et culturelle. La métamorphose pubertaire est ainsi liée à des notions brutales comme la crise, l’orage ou la tempête : des mots matérialisant à eux seuls la puissance de la transformation pubertaire, mais aussi la dangerosité de cette période de la vie humaine qui signe la survenue de nouvelles pathologies, inconnues aux enfants. À partir des années 1780, en France, les traités et thèses de médecine consacrées à l’étude de la puberté et à l’hygiène des pubères se démocratisent. Émergent des pathologies significatives qui font de cette période de la vie, un âge critique. Cette thèse a pour objet de questionner les imaginaires médicaux et culturels associés à la puberté. Apportant une analyse critique des thèses, des traités de médecine et d’histoire naturelle, ainsi que des dictionnaires, elle en questionne les enjeux au regard, notamment, de la construction des identités sexuelles.

Soutenance d’Elodie Chaudet

Directeur de thèse : Madame Carole AVIGNON

Composition du jury :
Madame Carole AVIGNON, Maître de Conférences Université d’Angers, Directeur de thèse
Madame Michelle BUBENICEK, Professeur des Universités Ecole nationale des chartes-PSL, Examinateur
Monsieur Yves COATIVY, Professeur des Universités Université de Bretagne Occidentale, Examinateur
Madame Murielle GAUDE-FERRAGU, Maître de Conférences HDR Université de Paris 13, Examinateur
Monsieur Gilles LECUPPRE, Professeur Université Catholique de Louvain, Belgique, Rapporteur
Monsieur Joseph MORSEL, Professeur des Universités Université de Paris-1 Panthéon Sorbonne, Rapporteur

Cette étude s’intéresse à la reproduction sociale à la fin du Moyen Âge, en prenant pour poste d’observation les femmes de l’aristocratie bretonne. Le duché de Bretagne offre un terrain d’étude pertinent dans la mesure où la compétition pour le pouvoir s’observe à plusieurs échelles : au sein du duché entre différentes factions nobiliaires, au sein du royaume de France en raison des prétentions souveraines des ducs de Bretagne, mais également à l’échelle européenne puisque les princes bretons sont des acteurs de la Guerre de Cent Ans. La parenté apparaît comme le terreau d’un accès potentiel des femmes au pouvoir en raison notamment de leurs époux, de leurs pères et mères et de leurs enfants. Le travail présenté s’intéresse en particulier au pouvoir social des femmes aristocratiques, en ce qu’il fait partie d’un système assurant aux groupes la reconduction de leur prééminence dans l’organisation sociale. Les sources retenues permettant la confrontation des discours concernant les pouvoirs pratiqués, les pouvoirs théorisés et les mises en récit des pouvoirs. Elles ont été analysées dans une démarche expérimentale s’inscrivant dans la socio-histoire, les outils et le lexique mobilisés s’inspirant de plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales. Il s’agit de comprendre comment les femmes participent au maintien et à l’accroissement des capitaux, qu’ils soient matériels ou symboliques, détenus par leur groupe de référence, la parenté. Pour y parvenir, l’analyse détaille les rôles formels et informels des femmes dans la survivance, mythique ou réelle, de ces groupes malgré l’inévitable succession des générations.

Soutenance de Valentin TAVEAU

Directeur de thèse : Monsieur Yves DENÉCHÈRE

Composition du jury :
Monsieur Martin BRUEGEL, Directeur de Recherche INRAE Centre Maurice Halbwachs, Rapporteur
Monsieur Yves DENÉCHÈRE, Professeur des Universités Université d’Angers, Directeur de thèse
Monsieur Stéphane LE BRAS, Maître de Conférences Université Blaise-Pascal Clermont-Ferrand, Examinateur
Madame Cristiana OGHINA-PAVIE, Maître de Conférences Université d’Angers, Co-encadrant
Madame Jennifer REGAN-LEFEBVRE, Associate Professor Trinity College Hartford, Connecticut, USA, Examinateur
Madame Béatrice TOUCHELAY, Professeur des Universités Université de Lille, Rapporteur

Depuis près de deux siècles, les récits sur la maison Ackerman-Laurance se suivent et se ressemblent, faisant de Jean-Baptiste Ackerman le personnage pionnier et légendaire d’une extraordinaire aventure des vins mousseux à Saumur. Par une exploitation intensive des archives de l’entreprise mais également des archives publiques et des actes notariés, cette thèse propose une autre histoire en s’interrogeant sur les liens entre l’activité vinicole et les évolutions de la maison Ackerman-Laurance au XIXe siècle. Ackerman-Laurance étant le nom de l’entreprise familiale, nous avons choisi de reconstituer les familles, le négoce et l’entreprise de vins mousseux en suivant la vie de leurs chefs qui se succèdent à leur tête, Jean-Baptiste Ackerman puis son fils Louis-Ferdinand Ackerman. Dans une approche micro-historique, nous avons choisi de mettre en lumière les acteurs et les actrices, de reconstituer les structures des familles et de l’entreprise, les pratiques et les représentations du négoce et de l’industrie des vins mousseux. Une attention particulière a été prêtée à la restitution des réseaux sociaux, des mécanismes de production et de commercialisation ainsi que l’étude des interactions avec le territoire saumurois et le marché. Dans un XIXe siècle mouvementé, l’histoire Ackerman-Laurance est complexe et courbe : de la famille bourgeoise dont l’activité de manufacture de vins mousseux est dépendante du modèle de négoce familial jusqu’à la famille de notables profondément transformée par la conversion d’un patrimoine hérité en entreprise industrielle de vins mousseux dont les produits sont exportés dans le monde entier. La maison Ackerman-Laurance se raconte et se comprend par ses succès comme par ses faillites entrepreneuriales et familiales.

Soutenance de Jallal Mesbah

Directrice de thèse : Madame Christine BARD
Composition du jury :
Madame Christine BARD, Professeure des Universités Université d’Angers, Directrice de thèse
Madame Karine BERGÈS, Professeure des Universités Université Paris Est Créteil, Rapporteur
Madame Leyla DAKHLI, Chargée de Recherche Centre Marc Bloch, Berlin, Allemagne, Examinateur
Monsieur Lilian MATHIEU, Directeur de Recherche CNRS ENS de Lyon, Rapporteur
Madame Geneviève PAGÉ, Professeure Université du Québec à Montréal, Canada, Examinateur
Madame Bibia PAVARD, Maîtresse de Conférences Université Paris 2 Panthéon-Assas, Examinateur

Le mouvement féministe Femen est né en 2008, en Ukraine. À partir de 2011, la pratique de la manifestation seins nus se diffuse dans plusieurs pays. Se dénuder n’est pas inédit dans l’histoire des femmes. Toutefois, le fait de protester topless pour des raisons féministes cristallise les débats sur la sexualisation du corps féminin et sa médiatisation. Ces controverses se déploient dans les arènes militante, médiatique et judiciaire. Trois territoires (France, Tunisie et Québec) sont comparés, à partir de sources multiples (orales, médiatiques, judiciaires, etc.) afin de réaliser une histoire connectée et immédiate de l’organisation féministe et des controverses qu’elle provoque. Femen, est-ce un phénomène social et politique ou un pur effet médiatique ? L’analyse du vécu des militantes restitue leur devenir féministe et l’impact du mode d’action sur les trajectoires. Divers protagonistes (États, institutions judiciaires, médias, adversaires et allié.e.s politiques) participent à la dynamique de la mobilisation. Certains contestent le sens « politique » que les militantes affirment dans l’usage de leurs nudités. Cette thèse montre à la fois l’apport des activistes féministes à un processus politique (le corps-sujet) et les effets de récupération, de stigmatisation et de reproduction des normes de genre stéréotypées (le corps-objet). Elle se situe à la croisée de l’histoire des féminismes, de la sociologie du militantisme et de l’analyse des controverses. Le corps politique est une expérience militante entre femmes, la publicisation de leur mode d’action et ses effets sur divers protagonistes.

Soutenance de Camille Cleret

Directrice de thèse : Madame Christine BARD
Composition du jury :
Madame Christine BARD, Professeure des Universités Université d’Angers, Directrice de thèse
Madame Fanny BUGNON, Maîtresse de Conférences Université Rennes 2, Examinateur
Monsieur Jérôme GREVY, Professeur des Universités Université de Poitiers, Rapporteur
Monsieur Laurent JOLY, Directeur de Recherche CNRS EHESS, Rapporteur
Monsieur Kévin PASSMORE, Professeur Université de Cardiff, UK, Examinateur
Madame Françoise THEBAUD, Professeure émérite Université d’Avignon, Examinateur

Laboratoire d’idées, école doctrinale, formation de combat, l’Action française occupe une place incontournable dans l’histoire de l’extrême droite française. Né en 1898, dans le sillage de l’Affaire Dreyfus, ce mouvement protéiforme ouvre précocement ses rangs aux Françaises, à une époque où celles-ci sont exclues de la citoyenneté politique. La présence de des femmes dans l’historiographie demeure, à ce jour, discrète. Fondée sur l’analyse des lettres adressées à leur « Maître », Charles Maurras, cette thèse interroge les ressorts de tels engagements. En suivant pas à pas ces épistolières dans leurs trajectoires, elle cerne le cerne le sens qu’elles attribuent à leur combat : en se rebellant contre « Marianne », ces femmes ne se révoltent-elles pas également contre leur propre exclusion de la Cité ? Ce faisant, cette thèse revisite, au miroir d’une correspondance féminine, l’histoire d’un mouvement, moins hermétique qu’il n’y paraît, aux réalités de son temps. Située à la croisée de l’histoire sociale du politique, de l’histoire des femmes, et des recherches sur l’épistolaire, l’analyse débute à l’aube du XXe siècle, lors de la fondation de l’Action française. Elle s’étend sur un demi-siècle, jusqu’à la disparition de Charles Maurras en 1952.

Soutenance de thèse de Benoît Cérézuelle

Directeur de thèse : Monsieur Philippe BLAUDEAU
Composition du jury :
Monsieur Philippe BLAUDEAU, Professeur des Universités Université d’Angers, Directeur de thèse
Monsieur Patrice BRUN, Professeur des Universités d’Angers Université Bordeaux Montaigne, Rapporteur
Madame Béatrice CASEAU, Professeur des Universités Université Paris-Sorbonne, Rapporteur
Monsieur Guillaume CUCHET, Professeur des Universités Université Paris-Est Val-de-Marne, Examinateur
Monsieur Thomas DESWARTE, Professeur des Universités Université d’Angers, Examinateur
Madame Annick PETERS-CUSTOT, Professeur des Universités Université de Nantes, Examinateur

Résumé de la thèse

René Girard (1923-2015) a élaboré tout au long d’une œuvre s’étendant sur une cinquantaine d’années une pensée historique qu’il qualifie d’«histoire mimétique de l’humanité». Les héritages que Girard tire de l’Antiquité y sont d’une importance majeure, et permettent de placer chronologiquement cette période à la jonction entre «archaïsme» mimétique et sacrificiel et «modernité» mimétique mais non sacrificielle. Sa lecture des mythes et des tragédies grecques lui permet de postuler que chaque société pré-chrétienne (ou société archaïque) a son origine dans des mécanismes inconscients de violences mimétiques collectives. L’analyse effectuée des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament cherche à montrer que le christianisme consiste en une révélation totale du fonctionnement de ces violences, en particulier à travers les récits évangéliques. L’interprétation de ces mêmes textes est également à la racine de sa conception de la modernité mimétique, car le refus partiel de la Révélation donne l’impulsion à un double mouvement historique. D’une part, le contenu authentique du message chrétien s’inscrit dans l’histoire et y diffuse un savoir authentique sur le fonctionnement des violences humaines, faisant reculer l’archaïsme sacrificiel ; d’autre part, la disparition progressive de cet ordre sacrificiel, dont le rôle unique était de contenir les violences mimétiques, ne protège plus les sociétés dans lesquelles le christianisme se répand: dès lors, celles-ci se retrouvent donc devant le risque d’une Apocalypse entièrement constituée de violences humaines, conception que Girard précise à partir des passages apocalyptiques des textes évangéliques.

Soutenance de thèse | Coline LOISON

Résumé : Cette thèse analyse la mise en place de la politique de lutte contre le cancer dans l’Ouest de la France, entre 1920 et 1960, à travers ses enjeux scientifiques, politiques, sociaux et économiques. Il s’agit d’interroger, dans un premier temps, les conséquences de la mise en œuvre de cette politique au niveau national, notamment au travers des actions de la Ligue et de la politique de prévention menée par le gouvernement. Dans un second temps, un travail plus localisé sur les Centres de Lutte Contre le Cancer de l’Ouest (Nantes, Angers et Rennes), permet l’étude, cette fois-ci à l’échelle régionale, de l’application de la politique de lutte contre le cancer. La grande proximité géographique de ces trois centres fait de ce territoire un exemple particulièrement significatif, permettant de comparer leurs fonctionnements et d’étudier leurs interactions. La création et le fonctionnement de ces trois centres sont analysés en parallèle puis par analogie afin de comprendre dans quelle mesure la politique de lutte contre le cancer a été appliquée localement. Dans un dernier temps, il convient de s’intéresser aux individus touchés par cette politique via l’étude des dossiers de patients. Parmi les différentes archives utilisées, les dossiers de patients du centre de Nantes ont permis de faire conjointement une analyse quantitative et qualitative des patients. Le parcours de ces personnes et leurs témoignages apportent une dimension encore largement méconnue de la prise en charge des malades du cancer à cette époque.

Composition du Jury :

Isabelle von Bueltzingsloewen, Professeure, Université Lyon 2 (rapporteure)

Olivier Faure, Professeur émérite, Université Jean Moulin Lyon III (rapporteur)

Kaat Wils, Professeure, Katholieke Universiteit, Leuven, Belgique

Nathalie Richard, Professeure, Le Mans Université (directrice de thèse)

Hervé Guillemain, Professeur, Le Mans Université (co-directeur de thèse).

Soutenance de thèse | Sara GRAVELEAU

Résumé :

Henri Basnage de Beauval (1656-1710) est né dans une famille protestante de la noblesse normande. Arrière-petit-fils, petit-fils, neveu, cousin et frère de pasteurs, il choisit pourtant de devenir avocat, à l’instar de son père, Henri Basnage de Franquesnay. Face à l’accélération des persécutions contre sa communauté confessionnelle, il prend la plume pour dénoncer la violation des consciences et proposer une solution pragmatique à son souverain, celle de la tolérance civile des religions. Un an après la publication de son traité, la Révocation de l’édit de Nantes l’oblige à se convertir au catholicisme et ce n’est qu’à l’été 1687 qu’il s’exile en Hollande où il retourne au protestantisme et commence une nouvelle vie. Au Refuge huguenot, il retrouve son frère Jacques Basnage ainsi que le philosophe Pierre Bayle qui lui offre l’opportunité de devenir journaliste et de faire son entrée dans la République des Lettres. Grâce à son Histoire des ouvrages des savans (1687-1709), il participe à la diffusion des connaissances scientifiques et littéraires et s’érige en intermédiaire entre les lettrés européens. Il propose également une révision du Dictionnaire universel d’Antoine Furetière et réédite les œuvres juridiques de son père. Continuant de défendre l’idée que la tolérance civile des religions est la solution la plus acceptable face au morcellement de la chrétienté, il participe également à la controverse inter et intra confessionnelle de son temps, s’opposant en particulier au pasteur Pierre Jurieu. Il décède à La Haye en 1710, loin de sa patrie. Par une approche à la fois sociale, culturelle et intellectuelle, cette biographie interroge les singularités de l’identité d’un huguenot de la fin du XVIIe siècle, mais également la façon dont ce dernier perçoit le monde et se comporte face aux obstacles auxquels il est confronté.

Direction: Didier Boisson

Mots clés : protestantisme, persécutions, Refuge huguenot, tolérance, République des Lettres, journalisme, avocat, dictionnaire, controverse