L’Académie réformée de Saumur : nouvelles sources, nouvelles approches

Fondée en 1599 par Philippe Duplessis-Mornay, gouverneur de Saumur de 1589 à 1621, l’Académie fut un haut lieu des Églises réformées de France et le principal centre de formation des pasteurs du nord du royaume. Foyer théologique novateur, l’Académie rayonna à travers l’Europe par l’influence de ses professeurs et élèves mais fut aussi à l’origine de violentes controverses. Supprimée par Louis XIV en 1685, dix mois avant la révocation de l’Édit de Nantes, elle voit sa bibliothèque saisie puis vendue : celle-ci sombre alors dans un oubli séculaire.

La découverte fortuite d’un livre conservé à la Médiathèque du Mans ayant appartenu à Louis Cappel, professeur à l’Académie, est à l’origine de la vaste enquête menée par Thomas Guillemin, chercheur associé au laboratoire TEMOS (Université d’Angers-CNRS). Réalisée dans les principaux fonds de la région, (Médiathèques du Mans et de Saumur pour les ensembles les plus significatifs) ainsi qu’à l’échelle européenne (BnF, Marsh’s Library de Dublin), cette recherche a permis de mettre au jour les fragments des bibliothèques de plusieurs professeurs mais aussi de celle de l’Académie, tous d’un intérêt primordial pour la connaissance de l’histoire de l’institution.

Ces nouvelles sources permettent de renouveler l’histoire de l’Académie, lieu de formation et foyer d’innovations théologiques. Elles apportent un éclairage nouveau sur ses méthodes d’enseignement mais aussi sur « L’École de Saumur», courant théologique original du calvinisme européen qui joua un rôle fondamental dans l’évolution du protestantisme moderne.

Les communications de la journée d’étude porteront dans un premier temps sur les professeurs de l’Académie et leurs enseignements; celles de la seconde séance se focaliseront sur les livres de l’Académie, sur l’enquête qui a permis d’en retrouver la trace et les savoirs qu’ils permettent de reconstituer.

Affiche de la journée d'étude "L’Académie réformée de Saumur : nouvelles sources, nouvelles approches"

Jeudi 26 septembre 2019

Saumur, Lycée Duplessis-Mornay, Amphithéâtre

Ouvert au public dans la limite des places disponibles

Programme (PDF)

Accueil 9h45

10h15 Thomas Guillemin(Membre associé TEMOS-Université d’Angers) : « Introduction »

Séance 1 : Professeurs et enseignements

Président de séance : Thomas Guillemin

10h30 Marie-Claude Tucker(Maîtresse de conférences retraitée, Université de Clermont-Auvergne) : « Les professeurs-régents écossais à l’Académie de Saumur »

11h00 Jean-Paul Pittion(Professeur émérite, Centre d’Études Supérieures de la Renaissance, Tours/Trinity College, Dublin) : « Philosopher à Saumur au xviiesiècle »

11h30 Albert Gootjes(Chercheur associé, Junius Institute, Calvin Theological Seminary) : « Enseigner la théologie à Saumur dans les années 1670 : autour d’un cours inédit d’Étienne Gaussen »

 Séance 2 : L’Académie et ses livres

Président de Séance : Jean-Paul Pittion

14h00 Thomas Guillemin(Membre associé TEMOS-Université d’Angers) : « Ex Bibliotheca. Bilan de l’enquête sur les bibliothèques de l’Académie de Saumur »

14h30 Scott Mandelbrote(Fellow, Director of Studies in History, Cambridge University) : « Cappel, Morin, and the world of early modern biblical studies »

15h00 Kevin Trehuedic(Maître de conférences, Université de Paris-Est-Créteil) : « Archéologie de la méthode critique de Louis Cappel »

15h45 Conclusion

 

Comité d’organisation

Didier Boisson, Thomas Guillemin (Université d’Angers) et Kevin Trehuedic (Université de Paris-Est-Créteil)

 

Journée organisée avec le soutien de la Société d’Étude du XVIIe siècle

L’amateur au travail: instruments, gestes, savoir-faire

Cette première journée d’étude du programme ANR Amateurs en sciences (France, 1850-1950) : une histoire par en bas propose de questionner les productions matérielles des amateurs dans le but de remonter des objets, ou de leurs descriptions iconographiques ou textuelles, à leurs pratiques, aux gestes et compétences qu’elles mobilisent.

Trois séances sont prévues:

10h15 – Des instruments aux pratiques amateurs
14h – Gestes, savoir-faire et cognition
16h30-18h – Atelier Apprentissages du geste savant amateur: réseaux, lieux de formation, transferts de compétences

Consulter le programme complet de la journée sur le site du programme AmateurS.

 

Affiche de la journée d'études Amateurs en

 

Informations pratiques sur le site du CRULH

Sauvage / Domestique

Organisée dans le cadre de l’axe 2 « Ressources biologiques et construction des savoirs : circulations et usages » du laboratoire TEMOS, cette journée d’études réunira des archéologues, des historiens et des ethnologues spécialistes du végétal, des animaux et des milieux naturels dans l’histoire.
S’inscrivant dans la longue durée, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, elle visera à questionner la construction progressive d’une frontière entre les catégories du domestique et du sauvage, mais aussi entre celles du culte et de l’inculte ou encore, plus généralement, entre celles du naturel et de l’artificiel. L’enjeu sera ainsi de penser la nature dans une perspective à la fois diachronique et interdisciplinaire afin de l’envisager comme un produit social et culturel, façonné à la fois par les interactions
matérielles entre les sociétés humaines et leur environnement (au gré de processus de sélection, d’activation et d’exploitation de ses ressources) et par le droit, les savoirs et les représentations qui ont contribué historiquement à sa domestication.

Affiche de la journée d'étude de l'axe 2 Sauvage / Domestique

Programme

9h30 | Accueil des participants
10h-10h20 | Romain Grancher (CNRS TEMOS), Florent Quellier (UA TEMOS)
Introduction de la journée d’étude
10h20-11h20 | Dominique Frère (UBS TEMOS), Philippe Marinval (CNRS ASM)
Du sauvage au cultivé, une frontière difficile à définir : le cas de la vigne et d’autres plantes
11h20-12h20 | Eric Pierre (UA TEMOS)
‘Sauvage/domestique’, une frontière incertaine à dépasser pour les milieux de la protection animale en France au XIXe siècle

13h40-14h40 | Romain Grancher (CNRS TEMOS)
Cueillir, pêcher, élever, cultiver l’huître sauvage. La domestication d’Ostrea edulis et l’ensemencement de la mer
(France, XVIIIe-XIXe siècle)
14h40-15h40 | Louise Couëffé (UA TEMOS)
Les plantes messicoles au XIXe siècle, perceptions du sauvage dans un espace cultivé
15h40-16h40 | Anatole Danto (CNRS ARENES /CEBC)
Estuaires et rivages, parmi les derniers lieux du ‘sauvage’ ?

Explorer le genre en histoire: de la source à la méthode

Espace d’échange et de partage d’expérience, cette journée d’étude se donne pour objectif de revenir sur les différents types de sources en histoire du genre. Les intervenant·es sont invité·es, dans le cadre de leur objet de recherche respectif, à présenter les méthodes qu’elles, qu’ils ont élaborées à partir d’un type de source.

9h30 | Introduction
Élodie Chaudet

1ère séance : La source écrite : une archéologie des représentations (stéréotypées) genrées
Président de séance : Ghislain Baury

9h45-10h15 | Marion Roman
De l’ »opprobrium » à la « macula » : interroger le vocabulaire de la stérilité dans les sources hagiographiques médiévales
10h15-10h45 | Philippine Valois
Explorer et capter « la Nature du pubère » selon son âge et son genre
10h-45-11H00 | Pause

2ème séance : Iconographie et parole : saisir l’histoire en mouvement
Présidente de séance : Chadia Arab

11h00-11h30 | Jéromine Brillouet
Revisiter l’historiographie de la danse et éclairer l’histoire du genre à travers l’iconographie du ballet français : l’exemple des photographies-portraits de danseuses de la fin du dix-neuvième siècle
11h30-12h00 | Marine Gilis
Sélectionner, analyser et présenter un corpus de chansons : le corps et la sexualité dans les chansons du Mouvement de libération des femmes
12h00-12h30 | Jallal Mesbah
Le mouvement Femen : de l’histoire orale à la redéfinition de son sujet de recherche

12h30-14h00 | Déjeuner

3ème séance : La neutralité apparente des sources administratives : révéler les traces du genre
Présidente de séance : Justine Moreno

14h00-14h30 | Élodie Chaudet
Les marqueurs du pouvoir féminin en Bretagne à la fin du Moyen-Âge : construction d’une base de données
14h30-15h00 | Patrick Buquen
La nomination des femmes et des hommes dans le recensement d’Angers de 1769
15h00-15h30 | Magreet Dieleman
Les actes de baptêmes protestants en Normandie et leur vocabulaire (1666-1670) : révélateurs de la place et du rôle des femmes et des hommes au parrainage ?

15h30-15h45 | Mots de conclusion
Jallal Mesbah

Comité d’organisation
Elodie CHAUDET, doctorante en histoire médiévale
Marine GILIS, doctorante en histoire contemporaine
Jallal MESBAH, doctorant en histoire contemporaine
Philippine VALOIS, doctorante en histoire moderne

Journée d'étude Explorer le genre en histoire

Les gens de mer et leurs navires

Journée d’étude organisée par Aurélie HESS et Philippe HRODEJ dans le cadre du projet GEMER – Gens de Mer – en cours d’évaluation par l’ANR.

Matinée, accueil 8h30

9h00 9h30 : De NAVIGOCORPUS à PORTIC : retour d’expérience sur la base de données et
son utilisation
Silvia MARZAGALLI, PR Université de Nice Sophia-Antipolis, CMMC

9h30-10h00 : Rôles d’équipage : pour une lecture des mouvements des hommes et des navires
en Provence au XVIIIe siècle
Gilbert BUTI, PR Université d’Aix-Marseille, TELEMME

10h00-10h30 : Matricules des classes de la Marine de la fin du XVIIIe siècle au prisme des
bases de données relationnelles : l’exemple du quartier de Marennes (1760-1787)
Thierry SAUZEAU, PR Université de Poitiers, CRIHAM

10h30-10h45 : pause

10h45-11h15 : La base de données de CIMARCONET des marins du Cotentin : une
méthodologie empirique pour un public double
Magali LACHÈVRE, conservateur du patrimoine, chef de division Nord (SHD Cherbourg)

11h15-11h45 : La base de données de la Compagnie des Indes et du port de Lorient : navires
et marins
Jean-Michel ANDRÉ, membre de l’ASHDL, correspondant de la DPMA
Jean-Claude LEROUX, attaché d’administration, chef de division Centre-Ouest (SHD Lorient)

11h45-12h15 :
Base de données sur les Terre-Neuvas au XIXe siècle
Jean-Michel AUFFRAY, Martine COCAUD, MCF Université de Rennes 2, TEMPORA

12h15-14h00 : pause déjeuner

Après-midi
14h00-14h30 : Projet GEMER, axe 1, carrières maritimes
Aurélie HESS, ingénieure d’étude au CNRS, TEMOS
Philippe HRODEJ, MCF Université de Bretagne Sud, TEMOS
Romain GRANCHER, chargé de recherche au CNRS, TEMOS

14h30-15h00 : Projet GEMER, axe 2, attaches littorales
Emmanuelle CHARPENTIER, MCF Université Toulouse Jean Jaurès, FRAMESPA

15h00-15h30 : Projet GEMER, axe 3, état sanitaire
Benoît POUGET, docteur, Université Aix-Marseille, ADES

Affiche de la JE GEMR - GEns de MER

La schizophrénie

La journée sera composée de tables rondes destinées à interroger :

  • le contexte d’émergence de la maladie (dans l’histoire collective, médicale et individuelle),
  • les représentations associées au nom de la maladie, les effets historiques, individuels et sociaux d’une telle représentation,
  • les manières d’envisager l’évolution de la maladie (individuelle, médicale, psychologique, sociale)

Avec

Aude Caria (Psycom) – Julie Clauss (Psychiatre – Strasbourg) – Le collectif schizophrénies – Jean-Pierre Freling (Cadre de santé – Dijon) – Clément Fromentin (Psychiatre – ASM 13 Paris) – Hervé Guillemain (Historien – Le Mans) – Marie Koenig (Psychologue – Paris 8) – Laurence Martin (auteure – Blogschizo) – Nicolas Rainteau (Psychiatre – Montpellier) – Marianna Scarfone (Historienne – Strasbourg)

Organisée par Hervé Guillemain (TEMOS CNRS) et Marianna Scarfone (SAGE) à la Faculté de médecine de l’Université de Strasbourg.

Contacts :      mscarfone@unistra.fr / herve.guillemain@univ-lemans.fr

Affiche JE schizophrénie

Workshop | Les jeunesses américaines

Workshop organisé dans le cadre du projet «Politisations juvéniles aux Amériques (XXe-XXIe siècles) : mobilisations sociales et constructions raciales» coordonné par Romain Robinet et financé par la Commission recherche de l’Université d’Angers.

Programme

9h30. Accueil des participants

9h45. Introduction

10h-12h. Formes et vecteurs de la politisation des jeunesses américaines

10h-10h30

Manuel Suzarte (IHEAL/CREDA)

Le « programme d’échange de leaders étudiants Chili – Texas » : passerelle de compréhension mutuelle et de politisation juvénile dans les années 1960

10h30-11h

Elodie Giraudier (Université de Bourgogne/CREDA)

La jeunesse démocrate-chrétienne dans les années 1960: engagement et désengagement dans le parti d’Eduardo Frei Montalva

***

14h-16h. Les jeunes indigènes, entre altérité et politique

14h-14h30

Daniele Inda (EHESS/IRIS)

Carrières autochtones. Intériorisation d’une conception valorisante des « cultures amérindiennes » et genèse d’une forme d’engagement identitaire auprès de jeunes de langue huichol du Mexique

14h30-15h

Guillaume Duarte (IHEAL/CREDA)

Les leaderships juvéniles dans les organisations autochtones du Mexique de MORENA. Pratiques sociales et politiques de la jeunesse dirigeante du Mouvement d’unification et de lutte triqui à Oaxaca (2012-2018)

 ***

16h-17h. Conclusion, débats et perspectives de recherche

Table ronde animée par :

Andrea Cabezas Vargas (Université d’Angers/3LAM)

Yohann Le Moigne (Université d’Angers/3LAM)

David Niget (Université d’Angers/TEMOS)

Romain Robinet (Université d’Angers/TEMOS)

Histoire environnementale de la mer et des littoraux

L’objet de ces journées d’études internationales est de réunir des historien·ne·s qui travaillent sur des objets ou des terrains maritimes et manifestant une attention particulière aux interactions entre les sociétés et leur environnement naturel.

Le terrain maritime constitue depuis le Moyen Âge un lieu d’émergence de problématiques environnementales majeures.

Alors que l’histoire environnementale s’est imposée comme un champ de recherche à part entière depuis les années 2000, les travaux s’en réclamant ont eu tendance à laisser de côté les mers et les littoraux pour se concentrer d’abord sur d’autres espaces, tels que les forêts ou les villes par exemple. Pourtant, le terrain maritime au sens large a constitué depuis le Moyen Âge un lieu d’émergence de problématiques environnementales majeures (surexploitation des ressources par la pêche, pollution liée aux activités humaines, diffusion de maladies et d’espèces animales ou végétales invasives, phénomènes de submersion marine, etc.) et peut même être comme un véritable laboratoire historiques des savoirs et des politiques de régulation environnementale.

C’est en tout cas l’hypothèse qu’il s’agira de conforter en réunissant des spécialistes français et étrangers pour aborder ces différents objets d’études dans une perspective de longue durée largement ouverte aux approches interdisciplinaires.

Programme et informations pratiques

Contacts: Romain Grancher et Sylviane Llinares

Affiche des journées d'études internationales "Histoire environnementale de la mer et des littoraux"

Archivistique et mondialisation: vers une archivistique-monde?

La XVIIe journée d’archivistique d’Angers s’intéressera à la pratique archivistique dans le monde et invite à cette occasion plusieurs intervenants originaires de Belgique, de Suisse, d’Angleterre et de France. Cette journée abordera la question des archives au niveau mondial, à travers des sujets divers. Ce sera une belle occasion de confronter les différentes pratiques archivistiques dans le monde. Le sujet est susceptible d’intéresser les professionnels d’horizons variés, les chercheurs, les étudiants et plus largement le public amateur d’archives.

Inscription et programme détaillé

Journée organisée par les étudiantes et étudiant en master 2 Archives d’Angers.

La nature dans les écritures de la déportation

La nature dans les écritures de la déportation

Programme

14h00 | Introduction | Yves Denéchère (professeur d’histoire contemporaine, Université d’Angers-TEMOS)

« L’arbre de Goethe » dans le camp de déportation de Buchenwald symbolise la permanence de la nature et de ce qu’elle peut représenter jusque dans les lieux les plus déshumanisés. Il est devenu l’un des emblèmes mémoriels du camp. Claude Lanzmann (disparu il y a quelques mois), a longuement donné à voir dans Shoah (1985) la nature qui, après la destruction de certains camps d’extermination par leurs constructeurs, a repris ses droits sur des terres ensanglantées. Les interventions de cette demi-journée interrogent le rapport des déporté.e.s avec la nature environnante. Le paysage, le climat, le végétal sont propices à des regards nouveaux sur l’écriture de la déportation par ceux qui l’ont endurée, qu’ils soient des écrivains reconnus ou des témoins qui ont été soucieux de laisser une trace.

14h15 | « « Le destin luxueux de la plante pourrissante ». Autour de la surdétermination du végétal en contexte concentrationnaire » | Lucie Bertrand-Luthereau (agrégée et docteure en lettres, IEP d’Aix-en-Provence – CHERPA)

Dans son récit concentrationnaire intitulé L’Espèce humaine, Robert Antelme suit la trame chronologique de sa détention et tisse autour de la réalité vécue une philosophie saisissante et neuve, issue d’une expérience infernale dans laquelle les valeurs sont renversées. Dans un passage clé de cet ouvrage, le détenu, épuisé par ce qu’on appellera plus tard les « marches de la mort », contemple la nature. Il livre alors une vision du végétal somptueuse et inédite, qui bouleverse la hiérarchie traditionnelle entre l’homme et la plante, la nature et le sort de celle-ci devenant douloureusement enviable. Robert Antelme n’est pas le seul rescapé dont les écrits témoignent d’un rapport nouveau et surdéterminé à la nature. Primo Levi, dans La Trêve, lui attribue le rôle vital d’antidote au « poison d’Auschwitz ».  C’est  à la nature si particulière de la surdétermination du végétal en contexte concentrationnaire que nous nous  attacherons dans cette communication.

15h00 | « Le rôle de la nature à Rawa-Ruska, d’après des témoignages de prisonniers » | Alexandre Millet (doctorant en histoire, Université d’Angers-TEMOS)

À partir du 13 avril 1942, des prisonniers de guerre français et belges sont internés dans un camp de représailles à Rawa-Ruska, situé près de Lviv dans le Gouvernement Général de Pologne. Le « camp de la goutte d’eau et de la mort lente » se trouve aux abords de la ville. La nature apparait de différentes manières dans des récits d’anciens prisonniers du camp : la végétation est d’abord utilisée par les internés sous-alimentés pour se nourrir. Ensuite, les variations météorologiques extrêmes ont un impact sur l’aspect visuel du paysage et par conséquent sur le moral du captif et sur son état physique. Enfin, situé dans le « triangle de la mort », Rawa-Ruska est tout proche du théâtre de nombreux massacres de masse. Le dernier point envisagera la nature dans une perspective mémorielle.

15h45-16h00 Pause

16h00 | « De fougères en cimetières : écriture et réécriture du végétal dans deux récits de déportation de Pierre Gascar » | Cristiana Oghina-Pavie (maîtresse de conférences en histoire contemporaine, Université d’Angers-TEMOS) et Isabelle Trivisani (maîtresse de conférences en lettres modernes, université d’Angers-3L.AM)

Après la Seconde Guerre mondiale où il connut l’enfermement, Pierre Gascar devient écrivain et publie une soixantaine d’œuvres : parmi elles, Le Temps des morts livre un témoignage sur le camp de Rawa-Ruska. Il faudrait en fait parler non pas d’un, mais de plusieurs témoignages, car l’ouvrage paru en 1953 – en même temps que Les Bêtes qui lui valut le prix Goncourt – est repris et profondément reconfiguré par son propre auteur au moins à deux reprises aussi bien sur le plan de la longueur que du titre, mais aussi des contenus. Malgré sa dimension biographique, le récit nous offre ainsi des versions multiples du vécu d’une même expérience par le même homme : au sein de cet ensemble protéiforme, quelques constantes tout de même, un cimetière à entretenir, désherber et fleurir et, pour cette raison, un motif, le végétal, qui fait partie des éléments récurrents de l’œuvre de Pierre Gascar. Mais de même qu’il n’y a pas une mais au moins trois œuvres, de même on ne rencontre pas qu’un mais au moins deux cimetières et de même encore le végétal ne saurait se présenter de façon unifiée mais mouvante à travers une écriture qui, au fil des mutations, en transforme les espèces, la place et la symbolique.

16h45 | Lecture d’extraits littéraires de L’espèce humaine de Robert Antelme et de Le temps des morts et Le règne végétal de Pierre Gascar | Par Matéo Droillard

17h15 Fin