Obéir, désobéir, XVIe-XIXe siècle : que reste-t-il à dire ?

En distinguant, en 1862, le droit à l’insurrection et le tort de l’émeute, Victor Hugo reprend en réalité des catégories déjà définies en droit dans l’Europe d’Ancien Régime. La distinction vient redoubler une représentation du populaire comme peuple légitime dans le premier cas, comme populace ou plèbe vulgaire dans le second. Cette journée d’étude sera l’occasion de faire le point sur l’histoire des désordres telles qu’elle se fait aujourd’hui. Quelles sont les références historiographiques et scientifiques mobilisées par les recherches récentes ? Quelles méthodologies sont utilisées ? Que reste-t-il à dire sur ces soulèvements ? Comment leur approche est-elle renouvelée par le prisme du genre ? Par le renouveau des méthodes quantitatives ?

Programme

Lundi 26 février – Salle Bleue (MSH)

10h00 : Accueil
10h30-11h00 : Introduction (Karl Zimmer et Rachel Renault)

11h00-13h00 : Session 1. Obéir, désobéir : à qui et à quoi ? (Rachel Renault)
Philippe Hamon (Rennes 2 / Tempora) : Autodéfense et/ou révolte : tentative de comparaison des pratiques de ruraux “obéissants” et “désobéissants” (France, 15e-18e siècles).
Brice Evain (Unicaen / HisteMé) : Vive le roy sans la gabelle : retour sur le « monarchisme naïf » en France, des Pitauds aux Nu-pieds (1548-1639).

14h00-16h00 : Session 2. Quanti vs micro ? (Karl Zimmer)
Ane Pablos (Universidad del Pais Vasco / Université Bordeaux-Montaigne) : Réflexions sur le concept de « coutume » à travers les « Matxinadas » de 1718 et 1804.
Paul Maneuvrier- Hervieu (Università degli Studi di Milano) : Une histoire de données : enquêtes historiques et émeutes de subsistances dans la France d’Ancien Régime.

16h30-18h30 : Session 3. Face à l’ordre (Karl Zimmer)
Anna Damon Anikpara (TELEMMe / Aix-Marseille Université) : Peut-on “désobéir” à une puissance conquérante ? Le cas des chefs militaires algériens emprisonnés pour “insurrection” et “état d’hostilité contre la France” pendant la guerre de conquête de l’Algérie (1830-1848).
Ivan Burel (Université de Lille / IRHiS) : Faire obéir les ennemis potentiels ? Regards sur la garde mobile en juin 1848« 

Mardi 27 février – Salle Pierre Belon (BU)

09h30 : Accueil

10h00-12h00 : Session 4. Le genre de la révolte (Karl Zimmer)
Claire Gauthier (Académie de Lille) : Les séditieuses d’Amplepuis : désobéir pour redistribuer ? Étude d’un accaparement de blés en avril 1789.
Mathilde Larrère (Université Gustave Eiffel / ACP) : Tricoteuses, séditieuses, divorceuses, pétroleuses : révoltes, révolutions et répressions au prisme du genre.

13h30-15h30 : Session 5. Narrations, médiations et conflits d’interprétation (Rachel Renault)
Olivier Coelho (Université de Lille / IRHiS / Ludwig-Maximilians-Universität München) : L’autorité comme point de vue : appréhender la désobéissance « par en haut » à partir du cas des grèves de compagnons (Munich, fin du XVIIIe siècle).
Alexandre Goderniaux (Bibliothèque Nationale de France / Université de Liège) : L’historien face aux polémiques sur l’insurrection. Les libelles autour de la journée des Barricades (12 mai 1588).

16h00-17h30 : Discussion générale et conclusions


Archéologie des pratiques alimentaires

Le laboratoire TEMOS avait organisé en avril 2022 un premier séminaire régional  sur l’archéologie de l’alimentation. En partenariat avec l’Université de Bretagne Occidentale et avec l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, TEMOS propose à Quimper le vendredi 22 mars un 2e séminaire d’archéologie régionale axé sur l’alimentation et plus précisément sur l’approche méthodologique des pratiques alimentaires.

Journée d’études Folie(s) et Société

Histoire, Droit, Psychiatrie
Acte 1. Approches pluridisciplinaires

Co-organisée par l’ANR Fil_ IAM (séminaire Corps Empêchés) – TEMOS et l’axe 6 Santé et Sociétés (SFR Confluences), cette journée d’études propose d’initier un cadre d’échanges et de dialogues entre disciplines qui appréhendent et questionnent les représentations, les discours, les logiques de prises en charge et de régulation (normative, juridique, judiciaire, médicale) des affections et/ou troubles mentaux que nous regroupons sous le vocable provisoire de « folie ».

Il appartiendra aux intervenants de proposer un état des lieux de la manière dont l’objet « folie » est appréhendé aujourd’hui. Quels vocables mobilisés dans les sources, quelles grilles de lectures disciplinaires (constructionniste ou non ?), quelles grilles de lecture mises en œuvre par les opinions publiques telles qu’elles peuvent s’exprimer selon les époques concernées ? Comment les langages explicites et implicites pour dire la folie et la prendre en charge se sont-ils élaborés ?
Sans préjuger d’une clé unique de convergence des objets de recherche et des méthodologies à l’œuvre, il importe aux organisateurs de permettre à chacune des disciplines représentées de prendre la mesure de l’historicité, à la fois des termes, des pratiques du traitement social et thérapeutique, des modalités de compréhension du trouble, de l’altération, ou de la déficience de la pensée qui peut entraver l’individu et des éventuelles logiques d’inclusion ou de stigmatisation. Il leur importe également de dégager les logiques propres aux différents domaines de spécialité engagés dans l’accompagnement social (thérapeutique, juridique, éducatif, médiatique…) des troubles et déficiences mentales, afin de mieux les articuler. Il leur importe enfin d’ouvrir le dialogue au-delà de la seule sphère académique, d’inclure les professionnels de la prise en charge et du soin dans la réflexion et de créer les conditions d’émergence d’une culture commune, partagée, décloisonnée, afin de déjouer les pièges des simplifications abusives et des représentations caricaturales.

Télécharger le programme détaillé

Un ciné-débat sera organisé (en Acte II) le 12 janvier 2024, au Qu4tre, dans le cadre du Cycle Ciné-Conf, autour du film-documentaire de Nicolas Philibert « Sur l’Adamant ».

Comité scientifique :
Carole Avignon, Maîtresse de conférences en Histoire du Moyen Age, TEMOS, programme ANR Fil_IAM
Caroline Duparc, Maîtresse de conférences HDR, Droit privé et sciences criminelles, co-responsable axe 1 Centre Jean Bodin
Pierre-Henri Ortiz, Maître de conférences en histoire romaine, TEMOS, co-animateur Axe 6 SFR Confluences

SciCoMove | Workshop #5

SciCoMove Workshop #5 : Applied Science and Collection

SciCoMove focuses on “provincial” and “peripheral” museums and collections, in particular those resulting from three crucial fields in the nineteenth-century natural sciences: paleontology, anthropology, and botany and the related “applied sciences”, such as horticulture, commercial geography, pharmacy, and pest control.

In recent years, natural history museums have been studied as stimulators but also as results of economic activities in local, provincial and imperial contexts. Conversely, pharmacy, horticulture, commerce and industry generated their own collections either as an advertising device or in relation to knowledge and economic innovation. Models of fruits were produced as part of the forgotten discipline of pomology; botanical, zoological and mineralogical collections were part of the teaching and practice of pharmacy, ethnographic artefacts were displayed in relation to commercial geography. Today these collections are dispersed or fragmented according to contemporary disciplines. Their origins, past uses and former connections are forgotten.

The SciCoMove workshop #5 in Angers October 6th 2023 focuses on these topics: our goal is to reestablish lost connections thanks to archival and documentary research.

9.30 AM – Welcome (coffee)

  • 10.00 AM – Introduction : Scientific collections in the context of application
    Cristiana Oghină-Pavie, Université d’Angers TEMOS UMR CNRS 9016
  • 10.30 – The Spanish Pomona Project: experimental horticulture in 19th-Century Barcelona José Pardo Tomás, IMF – Consejo Superior de Investigaciones Cientificas Barcelona
  • 11.15 – Seeds in collection: conservation of living organisms and basis of work for Seed Testing Stations (1869-1939)
    Anaïs Got, Université d’Angers, TEMOS UMR CNRS 9016

12-1.30 PM – Lunch

  • 1.30 PM – Cesare Lombroso’s collection and the applications of psychiatry and criminal anthropology
    Silvano Montaldo – Università degli Studi di Torino
  • 2.00 Grasses and livestock in Rio de la Plata
    Susana Garcia CONICET – Museo de La Plata
  • 2.45 Weaving nets: fisheries and natural history from Barcelona in Enlightened France
    Aina Trias Verbeeck – Agencia Estatal Consejo Superior de Investigaciones Cientificas

3.30-3.45 Break

  • 3.45 Forever young. Roses and fruit-trees collections in genetic research – visit of collections in INRAE Angers (off line)
    Agnès Grapin, Jérémy Clotault, Alix Pernet, Valery Malécot, Fabrice Foucher, Vanessa Soufflet- IRHS Université d’Angers, Institut Agro, INRAE
  • 5.15 General discussion and concluding remarks by Nathalie Richard- Le Mans Université, TEMOS UMR CNRS 9016, Irina Podgorny – CONICET Museo de La Plata

6.00 PM End of the Workshop

Les vivants et les morts: enjeux communautaires

L’axe 3 de TEMOS « Communautés et pluralité: autorités, violences et coexistences » organise une journée d’études le vendredi 24 mars à Angers, salle Camille Lepage: Les vivants et les morts: enjeux communautaires.

Les frontières entre les vivants et les morts connaissent des définitions et des réalités diverses entre les époques et les espaces. Cette journée d’études vise à interroger non pas tant les rapports entre les vivants et les morts que leurs enjeux et conséquences sur la construction d’une société donnée, à travers des études de cas portant sur des périodes et des espaces variés.

Programme

10h-10h30 | Introduction
10h30-11h | William Pillot (Université d’Angers), « L’enrôlement des morts de la guerre de Troie au service de la construction d’une communauté civique : le cas de la cité grecque d’Ilion en Troade »
11h-11h30 | Laurent Vissière (Université d’Angers), « Un procès-verbal surnaturel ou l’art de mettre un spectre sur la sellette, au XIVe s. »
11h30-12h | Discussion
Après-midi
14h-14h30 | Caroline Callard (EHESS), « Le commerce des vivants et des morts au XVIe siècle : une histoire avec des fantômes ? »
14h30-15h | Guillaume Cuchet (Université Paris-Est Créteil), « La pastorale de la mort et du deuil dans l’Église de France contemporaine. Réflexions d’historien »
15h-15h30 | Rémi Korman (Université catholique de l’Ouest), « Commémorer le génocide des Tutsi en France: enjeu communautaire, enjeu national »
15h30-16h | Discussion

La journée est également accessible en visioconférence: contacter Mireille Loirat pour obtenir les identifiants de connexion.

Interroger les ressources biologiques

L’axe 2 de TEMOS « Ressources biologiques et construction des savoirs: circulations et usages » organise une journée d’études le 22 mars à Angers autour du premier terme de son intitulé : les ressources biologiques. Le but de cette rencontre est de susciter une réflexion collective autant sur la polysémie de l’expression que sur son opérabilité dans la recherche historique. Trois collègues extérieurs au laboratoire sont invités : Emanuele Clarizio (philosophe de la médecine), Susana Garcia et  Alejandro Martinez (tous deux historiens des sciences et anthropologues).

Un moment de cette journée sera réservé à une table ronde. Toutes les propositions d’intervention, sur toutes les périodes historiques et toutes les approches, sont les bienvenues.

Programme

11h : Cristiana Oghina-Pavie (TEMOS) : « Ressources biologiques : mots, concepts et quelques questions introductives »
11h20 : Emanuele Clarizio (Centre d’Éthique médicale. Laboratoire ETHICS- Université Catholique de Lille), « Ressources biologiques et valeur ».
13h45 : Alejandro Martinez ( Universidad Nacional de La Plata, Argentina) « La lutte biologique contre les espèces invasives en Argentine au début du 20ème siècle. Premiers essais, débats et perspectives ».
14h30 : Susana V. Garcia , »La chasse à la baleine et la connaissance des mers du Sud au XIXe siècle ». (Conicet- Museo de la Plata, UNPL, Argentina)

15h30 : Table ronde
Fin de la journée à 17h.

La journée est également accessible en visioconférence: contacter Mireille Loirat pour obtenir les identifiants de connexion.

Faire parler les sources

Qu’est-ce qu’une source en histoire ? Quel statut lui donner ? Quelle est sa matérialité ? Comment y accéder ? Quelle méthode employer pour la faire parler ? Quelles difficultés pose-t-elle aux historiennes et aux historiens ?
Ces premières rencontres doctorales proposent à chacune et à chacun de présenter une trace du passé, brute, de première main. On attend, a priori, une description de conditions qui en font une source historique. En effet, ce sont sans doute les usages pluriels d’un même document, de la microillustration à la démonstration sérielle, qui en font la richesse. L’approche critique est privilégiée, afin d’expliquer, au-delà de « l’aura » (W. Benjamin), comment faire parler des « témoins malgré eux » (M. Bloch).

Au fond, l’objectif de ces rencontres n’est pas de formuler une nouvelle définition épistémologique des sources (« L’historien et ses sources », colloque Paris I, 2003) mais d’élaborer une réflexivité à partir de l’expérience doctorale.

Cette journée d’étude, ouverte aux doctorantes et doctorants de TEMOS (UMR 9016 CNRS), se tiendra au Mans le jeudi 16 juin 2022.

Pour une histoire du sang

Anaïs Grandbert (étudiante en Master 2 Histoire, Civilisations, Patrimoine à l’Université du Mans) et Hervé Guillemain organisent une journée d’études le jeudi 9 juin au Mans:

Pour une histoire du sang : les représentations, usages et ambivalences du fluide

Programme et informations pratiques sur le site DicoPolHis