Un siècle d’adoption des enfants en France 1923-2023

09 mai 2023 par Administrateur
Colloque international | Angers | 20-21 juin 2023

Il y a 100 ans, en France, l’adoption des mineurs devenait possible par une loi du 19 juin 1923 autorisant la création d’un lien de filiation juridique entre l’enfant adopté et l’adulte adoptant.

Le colloque organisé par Yves Denéchère, Fabio Macédo, l’UMR TEMOS, le Pôle universitaire ligérien d’études sur l’enfance-jeunesse et sa chaire ‘Parole et pouvoir d’agir des enfants et des jeunes’ et le programme ANR EN-MIG  a pour objectif de faire le point sur les connaissances et les problématiques de recherche en sciences humaines et sociales sur un siècle d’adoption d’enfants en France.

Au XIXe siècle, avec le Code civil de 1804, l’adoption était réservée aux adultes. Pour autant, comme dans les périodes antérieures, les pratiques de circulation d’enfants et de prise en charge d’enfants abandonnés, trouvés ou orphelins étaient nombreuses. L’après Grande Guerre est marqué par une prise de conscience de l’enfance à protéger, par l’évolution du diagnostic médical autour de l’infécondité et par des inquiétudes démographiques. Aussi, la loi sur l’adoption des mineurs de 1923, qui crée une filiation additive, est à deux faces : il s’agit, selon les circonstances, d’offrir une famille à un enfant qui en est dépourvu ou d’accorder un enfant à une famille qui n’en a pas, les deux objectifs pouvant se conjuguer.

Un siècle d’adoption

En un siècle, la législation sur l’adoption a évolué avec des étapes importantes qui ont modernisé la pratique et l’ont adaptée aux évolutions de la société. L’adoption a été de plus en plus médiatisée et a engendré de nombreux débats, parfois polémiques. Elle pose en effet de grandes questions relatives, notamment, à la filiation, au faire famille, au gouvernement des populations, au caractère illicite de certaines pratiques, à l’identité et aux origines des premières personnes concernées à savoir les personnes adoptées. À côté des acteurs traditionnels de l’adoption – les adoptants, les intermédiaires, les États –, sont venus s’ajouter plus récemment différentes générations de personnes adoptées qui progressivement ont pris la parole pour s’exprimer sur leur expérience vécue.
À l’échelle transnationale, dans le contexte des guerres, de la décolonisation, de la globalisation, en tant que migration singulière, l’adoption internationale a croisé les grandes questions de l’humanitaire et du développement. Le colloque sera aussi l’occasion de marquer le trentième anniversaire de la convention de La Haye (29 mai 1993) dont l’objectif est de réguler les pratiques de l’adoption internationale dans les pays de départ des enfants comme dans les pays d’arrivée.

Infos pratiques, programme, ressources à retrouver sur le site du colloque (lien).

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