Contrat doctoral d’établissement – Appel à candidatures

05 avril 2024 par Administrateur
Les candidatures sont ouvertes du 3 avril au 12 juin 2024

L’UMR TEMOS propose deux sujets au concours organisé par l’école doctorale Sociétés, Temps, Territoires:

  1. Déviances juvéniles : trajectoires institutionnelles & construction des savoirs, entre sphère pénale et psychiatrie ; France, 1870-1940
    Direction Yves Denéchère, co-direction David Niget
    Ce projet se donne pour objectif de comprendre comment les sociétés occidentales, et notamment la France, façonnent, de la fin du 19e siècle au milieu du 20e siècle, un nouveau système normatif autour du concept de déviance, désignant ainsi une population d’individus jugés à la fois vulnérables et dangereux, lesquels doivent être conjointement pris en charge par deux grands types d’institution : l’asile et la prison. Il s’agira de comprendre comment se construisent les savoirs sur la déviance à travers l’analyse des pratiques des institutions psychiatriques et pénales, mais aussi d’appréhender les trajectoires institutionnelles des populations ainsi étiquetées comme déviantes, mettant ainsi au jour les circulations des idées comme des populations entre ces deux instances disciplinaires. À travers le concept de déviance, il s’agira de travailler sur la frontière mouvante entre le pathologique et le délictueux, en prêtant attention aux modes de régulations ordinaires de comportements jugés irréguliers. Un regard sera porté sur la prise en charge de la jeunesse – un âge social incarnant cette double emprise de la vulnérabilité et du risque social – au sein de ces institutions, qu’il s’agisse d’institutions de correction pour mineures et mineurs, des jeunes majeurs dans les institutions pénales, ou de leur place dans les institutions psychiatriques.
  2. Renaître de la division : les stratégies de la noblesse d’Auvergne, XIIIe-XVe siècle
    Direction Laurent Vissière
    Au cours de son règne, Philippe Auguste étend son influence sur le riche et puissant comté d’Auvergne, dont il arrache la suzeraineté aux Plantagenêt (1189) et qu’il finit par occuper militairement (1213-1215). Pour mieux soumettre ce très vaste territoire, il le subdivise en plusieurs ensembles inégaux. Il confisque une grande partie des territoires, qu’il rattache au domaine royal sous le nom de Terre d’Auvergne (transformée plus tard en duché) ; mais il laisse subsister un comté, extrêmement réduit, autour de Vic-le-Comte, ainsi qu’une multitude de petites et moyennes seigneuries. Toute la question est de comprendre comment les lignages locaux réagissent à cette situation inédite, et comment ils se repositionnent dans cette Auvergne entièrement recomposée. Quelles sont les logiques de résistance et d’intégration au pouvoir capétien entre ce qu’il est convenu d’appeler la « conquête » et l’intégration définitive de toute la province au XVIe s. ? C’est en effet en privilégiant une étude sur le temps long (environ trois siècles) que l’on pourra arriver à mieux comprendre les stratégies développées par la noblesse auvergnate, et notamment par quelques grands lignages, comme, par exemple, les La Tour d’Auvergne et les La Fayette. Ces stratégies politiques se développent à plusieurs niveaux. Au plus haut niveau, ces familles envoient certains de leurs membres à la cour, briguer des honneurs et des charges : au début du XVe siècle, le maréchal Gilbert III du Motier de La Fayette joue ainsi un rôle militaire de premier plan auprès du dauphin Charles. Au niveau régional, ils affichent le plus souvent leur loyauté en traitant avec les agents du roi, mais ce loyalisme leur permet aussi de sauvegarder une autorité féodale menacée. Leur objectif est clairement de renforcer leur légitimité, en l’appuyant à la fois sur un ancrage local et ancien, fortement mis en valeur, et sur le service du roi. En l’absence de toute figure princière en Auvergne méridionale, certaines familles arrivent à se hisser très haut, notamment celle de La Tour d’Auvergne qui finit par récupérer le prestigieux titre comtal, mais qui ne parvient pas pour autant à reconstituer l’ancien comté d’Auvergne.

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