Soutenance de Laurent ROPP

Directeur de thèse : Madame Céline Borello

Composition du jury :
Hubert Bost, directeur d’études, École pratique des hautes études – PSL
Raphaëlle Branche, professeure des universités, Université Paris Nanterre
Patrick Cabanel, directeur d’études, École pratique des hautes études – PSL
Pierre-Yves Kirschleger, maître de conférences HDR, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (rapporteur)
Bertrand Van Ruymbeke, professeur des universités, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (rapporteur)
Ruth Whelan, professeure émérite des universités, National University of Ireland Maynooth

Résumé de la thèse
Alors que les protestants français cultivent le souvenir de la Saint-Barthélemy depuis le XVIe siècle, le contexte des guerres de Religion (1562-1598), dans lequel s’inscrivent les célèbres massacres, semble beaucoup moins retenir leur attention. Or ces troubles civils et religieux représentent une crise majeure de l’histoire nationale et voient, pour la première fois, les protestants français prendre les armes. C’est tout l’objet de cette enquête que de saisir, dans la longue durée, les mémoires de ces conflits dans les communautés issues de la Réforme.
Des années 1680, marquées par une controverse interconfessionnelle sur les guerres de Religion, au 450e anniversaire de la Saint-Barthélemy (2022), cette recherche éclaire la manière dont le présent influence le souvenir des luttes du second XVIe siècle et examine dans quelle mesure ces conflits du passé restent d’actualité dans les siècles qui les ont suivis. Un vaste corpus imprimé, auquel s’ajoutent des sources plus originales, comme 526 réponses à un questionnaire en ligne, est mobilisé afin de rendre compte des réactivations mémorielles et de mettre au jour les continuités et les transformations des représentations et des usages des troubles. Centrée sur les réformés français tout en intégrant les luthériens et les évangéliques de l’Hexagone ainsi que les communautés protestantes de trois pays d’accueil de la diaspora huguenote, cette investigation offre également une réflexion sur l’unité et la pluralité des mémoires huguenotes.

Soutenance d’Anaïs Got

Directeur de thèse : Monsieur Yves DENÉCHÈRE

Composition du jury :
Monsieur Christophe BONNEUIL, Directeur de Recherche Centre de recherches historiques, Paris, Examinateur
Madame Céline CHERICI, Maîtresse de Conférences HDR Université de Picardie Jules Verne, Rapporteure
Monsieur Pierre CORNU, Professeur des Universités INRAE Centre Clermont-Auvergne-Rhône-Alpes, Rapporteur
Monsieur Yves DENÉCHÈRE, Professeur des Universités Université d’Angers, Directeur de thèse
Monsieur Joël LÉCHAPPÉ, Ingénieur de recherche ISTA, Suisse, Examinateur
Madame Cristiana OGHINA-PAVIE, Maîtresse de Conférences Université d’Angers, Co-encadrante

Résumé de la thèse
En 1869, l’agronome allemand Friedrich Nobbe pose les bases d’une nouvelle spécialité scientifique et technique appelée essais de semences qui a pour mission d’évaluer la qualité des semences agricoles dans le but d’assainir les commerces des semences et accompagner le développement agricole. Dès la fin du XIXe siècle, les essais de semences se diffusent principalement en Europe et en Amérique du Nord tandis que le commerce des semences se fait de plus en plus mondialiser. Cette thèse étudie l’histoire de cette spécialité, en s’intéressant à la manière dont les scientifiques et techniciens de la spécialité, au sein d’une association internationale, l’ISTA, coopèrent à des fins d’uniformisation de leurs méthodologies.

Soutenance de Louise Couëffé

Directeur de thèse : Monsieur Yves DENÉCHÈRE

Composition du jury :
Monsieur Yves DENÉCHÈRE, Professeur des Universités Université d’Angers, Directeur de thèse
Monsieur Pascal DURIS, Professeur des Universités Université de Bordeaux, Rapporteur
Madame Laurence GUIGNARD, Professeure des Universités Université Paris-Est Créteil, Rapporteure
Monsieur Charles-François MATHIS, Professeur des Universités Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Examinateur
Madame Cristiana OGHINA-PAVIE, Maîtresse de Conférences Université d’Angers, Co-encadrante
Madame Irina PODGORNY, Professeure Conicet, Museo de la Plata, Argentine, Examinateur

Résumé de la thèse
Au XIXe siècle, des individus de différents âges, genres et conditions sociales, vont dehors et collectent des plantes pour faire des herbiers. La diversité des collections qu’ils produisent et des sources écrites qui les documentent interroge les multiples cultures botaniques dans lesquelles s’inscrit cette activité de collecte. Les collectes pédagogiques, les herbiers souvenirs constitués lors des voyages, dans des jardins, attestent d’une pratique appropriée à différentes fins. Le positionnement des collecteurs en tant qu’amateurs de sciences est étudié relativement à leurs pratiques, à leurs savoirs, ainsi que suivant les réseaux d’herborisation et les sociétés savantes dans lesquels ils s’inscrivent. Les inventaires floristiques fondent les limites et l’identité de l’Ouest de la France comme espace botanique, défini par des facteurs sociaux et biologiques, où la nature « sauvage » est recherchée. La compréhension du végétal s’inscrit dans des cadres théoriques mouvants sur la notion d’espèces et de vivant. Elle implique le transport du végétal dans différents espaces, tels que les jardins, les laboratoires, les musées.

Soutenance d’Alexandre Millet

Directeur de thèse : Monsieur Yves DENÉCHÈRE

Composition du jury :
Madame Claire ANDRIEU, Professeure émérite Sciences Po, Paris, Examinateur
Madame Noëlline CASTAGNEZ, Professeure Université d’Orléans, Rapporteur
Monsieur Yves DENÉCHÈRE, Professeur des Universités Université d’Angers, Directeur de thèse
Madame Sarah FISHMAN, Professeure Université de Houston (USA), Rapporteur
Monsieur Guillaume PIKETTY, Professeur Sciences Po, Paris, Examinateur
Monsieur Fabien THÉOFILAKIS, Maître de Conférences Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Co-encadrant

La thèse examine la construction des mémoires de la captivité au Stalag 325 dit de représailles entre 1945 et 2010. L’étude consiste tout d’abord à identifier les « entrepreneurs de mémoire » (Michael Pollak, 1993), individuels ou collectifs qui ont perpétué le souvenir de cette captivité située dans le Gouvernement Général de Pologne occupé. L’« Amicale nationale du Stalag disciplinaire 325 ceux de Rawa-Ruska », créée le 3 avril 1945, est à ce titre la figure de proue. Ensuite, il s’agit de déconstruire les stratégies discursives employées par les différents entrepreneurs pour raconter les expériences personnelles ou collectives de cette captivité, en particulier dans le cadre des revendications des titres d’interné et de déporté résistant. La thèse interroge enfin les modalités de transmission au sein des familles d’anciens prisonniers afin d’identifier les facteurs d’appropriation, de désintérêt ou d’abandon du souvenir de la captivité au Stalag 325 chez ses membres. L’étude permet notamment de définir deux « régimes de mémoire » (Johann Michel, 2005 ; François Hartog, 2003) : une première période durant laquelle la figure du « résistant de Rawa-Ruska » est prédominante dans les discours produits entre 1947 et 1960 entrant directement en résonnance avec le mythe résistancialiste. Elle connait son acmé avec l’obtention du titre d’interné résistant pour les anciens du 325 en 1956. La seconde période est caractérisée par l’enjeu principal de reconnaissance du titre de déporté résistant pour les anciens du 325 entre 1960 et 2010. La figure du « déporté de Rawa-Ruska » est légitimée par un discours fondé sur les souffrances des PGF détenus au Stalag 325 et par le réemploi de la mémoire des victimes des déportations allemandes, y compris juives dès 1960-1970 – bien avant « l’ère des témoins » (Annette Wieviorka, 1998) – par d’anciens du 325 revendiquant la posture de « témoin » des exterminations.

Soutenance de Jean-Philippe Legois

Directeur de thèse : Monsieur Patrice MARCILLOUX

Composition du jury :
Madame Florence DESCAMPS, Maître de Conférences HDR EPHE-PSL Paris, Examinateur
Monsieur Frank GEORGI, Professeur des Universités Université Paris-Saclay, Rapporteur
Monsieur Andrea GIORGI, Professeur Università degli Studi di Trento, Italie, Examinateur
Madame Bénédicte GRAILLES, Maître de Conférences Université d’Angers, Examinateur
Madame Anne KLEIN, Professeur Université Laval, Québec, Canada, Rapporteur
Monsieur Patrice MARCILLOUX, Professeur des Universités Université d’Angers, Directeur de thèse

Partant du truisme que ces « archives » sont souvent qualifiées de « provoquées », nous nous sommes demandé si elles ne sont pas plutôt co-construites par les enquêteurs et les enquêtés ou, plus exactement, par les témoins et les témoignaires. Ceci nous a amené à nous interroger sur la place et le rôle de tout·e archiviste dans le travail de mémoire, mais aussi de tout·e chercheur·e, de tout·e témoin. Cela nous a fait rebondir sur une autre question : comment compter, conter archivistiquement ? Nous avons tenté d’y répondre à partir de la période et des terrains choisis, c’est-à-dire les contestations estudiantines des années 1968 Nous avons comparé les contextes de production, les « régime(s) de mémorialité » et les mises en récit de différentes campagnes de collecte de témoignages oraux portant pleinement ou partiellement sur les contestations étudiantes des années 1968, en France et à l’étranger, mais aussi de la « campagne de campagnes » de la Cité des mémoires étudiantes à laquelle je participe dès son lancement. Dans un dernier chapitre, nous avons expérimenté une démarche de recherche-action dans le champ de l’archivistique et dans la perspective d’une archivistique d’intervention afin de dessiner plusieurs cercles vertueux collectes / valorisations / restitutions, spirales que nous appelons des « remue-mémoires ».

Soutenance de Yuka Saito

Directeur de thèse : Monsieur Florent Quellier

Composition du jury :
Monsieur Philippe BOURDIN, Professeur des Universités Université Clermont-Auvergne, Examinateur
Monsieur Didier BOISSON, Professeur des Universités Université d’Angers, Examinateur
Madame Mayuho HASEGAWA, Professeur émérite Université de Tokyo, Japon, Rapporteur
Monsieur Philippe MEYZIE, Maître de Conférences HDR Université de Bordeaux Montaigne, Examinateur
Monsieur Florent QUELLIER, Professeur des Universités Université d’Angers, Directeur de thèse
Madame Viktoria VON HOFFMANN, Chercheuse Qualifiée F.R.S.-FNRS Université de Liège, Belgique, Rapporteur

Cette thèse a pour objet de rechercher la notion de goût et les sensibilités gustatives exprimées dans les ouvrages gastronomiques de Grimod de La Reynière : l’Almanach des Gourmands (1803-1812, 8 volumes) et le Manuel des Amphitryons (1808). Basée sur une approche textométrique, notre analyse porte sur les représentations du goût chez Grimod, en les confrontant avec celles figurant dans d’autres écritures contemporaines, à savoir les livres de cuisine, les traités de civilité et les ouvrages de critique d’art. La textométrie illustre clairement que le discours gastronomique de Grimod tend à juger et à hiérarchiser les aliments. Ce rôle de critique est notamment joué par le Jury dégustateur, qui incarne une faculté du jugement gustatif supposée être infaillible. Inspiré de la critique d’art et des sociétés littéraires du XVIIIe siècle, Grimod invente ce jury composé de gourmands éclairés. S’éloignant de l’image du glouton stigmatisée par la civilité moderne, ceux-ci se manifestent comme dégustateurs professionnels qui participent à la création de la réputation dans le commerce alimentaire. Chemin faisant, le goût sensuel est valorisé afin de le hisser au rang du goût intellectuel. Tout en s’inscrivant dans la sensibilité culinaire du XVIIIe siècle, Grimod met en relief, par cette démarche de légitimation, les produits alimentaires de terroir réputé, les restaurateurs et les commerçants de bouche jugés les meilleurs, dont les noms deviennent des marques. L’auteur joue ainsi le rôle d’un passeur culturel du goût entre les élites françaises de l’Ancien Régime et les nouveaux consommateurs du XIXe siècle, en intégrant le système méritocratique dans le domaine alimentaire.

Soutenance de Marine Gilis

Directrice de thèse : Madame Christine BARD

Composition du jury :
Madame Christine BARD, Professeure des Universités Université d’Angers, Directrice de thèse
Madame Sylvie CHAPERON, Professeure des Universités Université Toulouse Jean Jaurès, Rapporteure
Madame Natacha CHETCUTI-OSOROVITZ, MCF HDR Centrale Supelec et ENS Paris-Saclay, Rapporteure
Madame Bibia PAVARD, Maîtresse de Conférences Université Paris Panthéon-Assas, Examinatrice
Monsieur Vincent PORHEL, Maître de Conférences INSPE Lyon, Examinateur
Madame Julie VERLAINE, Professeur des Universités Université de Tours, Examinatrice

En 1970 émerge en France le Mouvement de libération des femmes (MLF), dans la foulée du mouvement de Mai 68. Des femmes se regroupent pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes et contre la domination masculine. Des dynamiques locales particulières existent comme parfois une distanciation avec un MLF perçu comme parisien, dont cette thèse souhaite rendre compte par le choix de l’expression « Mouvement de femmes » plutôt que MLF. La Bretagne et les Pays de la Loire sont deux régions fortement marquées par une tradition religieuse catholique et par des mobilisations sociales qui construisent une certaine identité historique et culturelle régionale. Les militantes féministes de l’Ouest, comme dans le reste de la France, luttent d’abord pour l’accès à la contraception et la légalisation de l’avortement. Elles s’emparent d’autres sujets tels que le viol, les violences conjugales, la réification du corps des femmes. Elles s’interrogent sur l’identité et la sexualité lesbienne et portent l’affirmation que le privé est politique. Une certaine « libération sexuelle » se traduit par des changements législatifs ainsi que par une transformation des modèles familiaux et relationnels. Cette thèse interroge la « libération sexuelle » perçue et vécue par les militantes bretonnes et ligériennes au regard de leur parcours féministe. Elle en mesure les traductions personnelles comme les limites.

Soutenance de Véronique Bignon

Directeur de thèse : Monsieur Florent QUELLIER

Composition du jury :
Monsieur Alain BELMONT, Professeur des Universités Université de Grenoble Alpes, Rapporteur
Madame Emmanuelle CHARPENTIER, Maîtresse de Conférence Université de Toulouse Jean Jaurès, Examinateur
Monsieur Philippe MEYZIE, Maître de Conférences HDR Université de Bordeaux Montaigne, Rapporteur
Madame Anne MONTENACH, Professeure des Universités Aix-Marseille Université, Examinateur
Monsieur Benoît MUSSET, Maître de Conférences Le Mans Université, Examinateur
Monsieur Florent QUELLIER, Professeur des Universités Université d’Angers, Directeur de thèse

Cette thèse de doctorat a pour ambition d’approcher le fonctionnement de l’ensemble d’une société rurale de l’Ancien Régime par le prisme de ses approvisionnements alimentaires, dans un contexte de culture de la faim qui fait de l’accès aux subsistances une obsession lancinante. La zone explorée se concentre sur le nord-ouest du Bas-Maine, c’est-à-dire sur la partie de la province qui est la plus proche des frontières normande et bretonne, et la plus éloignée des grands axes de circulation. L’hypothèse d’un beau XVIIIe siècle pour ce territoire apparaît contrasté. Si le modèle productif, grain-élevage-filage assure une certaine sécurité, il porte aussi en lui le germe de la médiocrité des performances agricoles et l’incapacité chronique à subvenir aux besoins alimentaires de la population. Les rendements du sarrasin rythment les périodes de profusion et de pénurie et annoncent les crises alimentaires et sanitaires. Dans cette région, où près de 90 % de la population vit dans des métairies, closeries, ou loges disséminées au milieu des champs, le plus souvent « dans le fond d’une campagne » très éloignée des centres urbains, les approvisionnements alimentaires reposent d’abord sur l’autoconsommation. Pour autant, il apparaît que les lieux de vente accessibles aux habitants des campagnes sont variés, souvent protéiformes, quasiment présents sur tout l’espace, et que la société rurale, dans son ensemble, participe à la fourniture d’aliments, que ce soient les curés, les meuniers, les fabriques, les métayers, les closiers, les marchands, les gros propriétaires, les colporteurs, et même les plus pauvres qui prennent le risque de ramener du sel de Bretagne ou de l’eau-de-vie de Normandie. Si l’habitant des campagnes se satisfait d’un régime alimentaire routinier et frugal à base de lait, de beurre, de pain de sarrasin, de soupe, de pommé ou de cerisé, il a besoin d’espaces compensatoires pour supporter ses privations. Les festins des noces, les ripailles de la fête des rilles ou de la gerbe sont autant de moment à saisir et à vivre pleinement. L’expression de ces festivités dévoile certains traits de l’identité culturelle du Bas-Maine, de même que quelques aliments apparaissent comme des marqueurs sociaux. Enfin, les investigations menées dans les fonds des campagnes du Bas-Maine apportent la preuve d’une culture alimentaire propre, même si elle est partagée avec la Bretagne et la Normandie.

Soutenance de Margot Georges

Directeur de thèse : Monsieur Patrice MARCILLOUX

Composition du jury :
Monsieur Patrice MARCILLOUX, Professeur des Universités Université d’Angers, Directeur de thèse
Madame Sabine MAS, Professeure titulaire Université de Montréal, Canada, Rapporteur
Madame Cristiana PAVIE, Maîtresse de Conférences Université d’Angers, Examinateur
Madame Johanna Wilhelmina SMIT, Professeure Université de São Paulo, Brésil, Rapporteur
Monsieur Stéphane TIRARD, Professeur des Universités Université de Nantes, Examinateur
Monsieur Marc VILLAR, Directeur de Recherche INRAE INRAE Centre d’Orléans, Examinateur
Madame Bénédicte GRAILLES, Maîtresse de Conférences Université d’Angers, Membre invité

En France, depuis les années 1980, les archives de la recherche ont fait l’objet d’une attention certes croissante de la part des archivistes mais dans un contexte principalement professionnel. Parallèlement, dans la recherche en archivistique, la place des archives dans la société et leur valeur pour les individus constituent un courant de recherche émergent mais qui s’attache très peu aux producteurs d’archives. Ce travail se situe à la rencontre de ces deux voies d’approche en croisant l’étude des représentations des archives chez leurs producteurs et celle des problématiques liées aux archives de la recherche. Les sciences du végétal forment un terrain heuristique, notamment parce qu’il existe un fort attachement des chercheur·se·s à leur objet d’étude : le végétal, considéré par certains comme « une archive » à part entière. Enquêtes quantitative et qualitative permettent d’adopter plusieurs perspectives sur les perceptions des archives par les chercheur·se·s en sciences du végétal et de faire dialoguer ces représentations avec la pratique archivistique. Ce travail analyse également la place que les archives occupent dans le quotidien des chercheur·se·s et ce qu’elles permettent de comprendre de leur comportement. Mettant en valeur des pratiques ordinaires d’archivage dans un univers contraint, cette thèse interroge le rôle des archivistes dans l’opération de mise en archives, avec d’autant plus d’acuité que les archivistes formés y sont rares. Plus largement, elle démontre l’importance qu’il y a, en archivistique théorique comme appliquée, à mieux prendre en considération la grande diversité de représentations que les archives peuvent nourrir ou susciter.

Soutenance de Julien Hillion

Directeur de thèse : Monsieur François PLOUX

Composition du jury :
Prof. Odile ROYNETTE, Université de Bourgogne
Prof. Frédéric CHAUVAUD, Université de Poitiers
Prof. François PLOUX, Université Bretagne Sud
Dr Éric PIERRE, Maître de Conférences, Université d’Angers
Dr Mathilde ROSSIGNEUX-MÉHEUST, Maître de Conférences, Université de Lyon 2

Alors qu’elles existent depuis plusieurs décennies, les colonies pénitentiaires cherchent un nouveau souffle à la fin du XIXe siècle. Dans une optique de diversification des formations professionnelles proposées aux jeunes détenus, l’Administration pénitentiaire de la IIIe République décide l’ouverture, en 1880, d’une institution correctionnelle agricole, maritime et industrielle à Belle-Île-en-Mer. Souvent fantasmées, les descriptions jusqu’alors faites de l’établissement ne se sont jamais basées sur une étude approfondie des fonds d’archives.
Cette thèse offre un premier regard scientifique sur la colonie belliloise et ses institués. Elle est essentiellement basée sur l’analyse des archives de la Préfecture de Vannes, de la presse locale et de la Statistique pénitentiaire. On y découvre les parcours de vies de jeunes détenus depuis leur cellule familiale d’origine jusque, pour nombre d’entre eux, les tranchées de la Première Guerre mondiale. Disciplinaire, insulaire, correctionnelle, architecturalement éclatée, permettant une multitude de sorties physiques et spirituelles et proposant une véritable formation professionnelle aux pupilles, l’institution offre un modèle carcéral atypique.