ANNULÉ – Homosexualité, répression et déportation

21 février 2020 par Administrateur
15e journée d'études du cycle Histoire et mémoire des déportations | 25 mars 2020 | Angers

État des recherches récentes sur la déportation homosexuelle

En persécutant et en déportant dans les camps de concentration les homosexuels, les nazis voulaient exclure de la « communauté du peuple » les éléments jugés impurs et facteurs de dégénérescence. Cette biopolitique ne concernait pas les pays occupés – la France par exemple – où vivaient des populations considérées comme inférieures sur le plan racial. La présence d’homosexuels dans ces populations hâtait selon les nazis leur décadence, facilitant d’autant leur domination. L’extermination des homosexuels à l’échelle européenne n’était pas un objectif. En revanche, la politique homophobe nazie fut une source d’inspiration pour des pouvoirs locaux sous tutelle. En France, la loi du 6 août 1942 modifiant le Code pénal créa une répression spécifique pour les actes homosexuels impliquant un mineur de moins de 21 ans. Et des Français furent déportés pour homosexualité.

Cette histoire est désormais mieux connue, grâce à des recherches récentes que présentera Arnaud Boulligny. Quelles sont les traces mémorielles de cette répression ? Quelles sont les différences de traitement entre homosexuels et lesbiennes ? Régis Schlagdenhauffen à propos des monuments dédiés à la mémoire de la déportation homosexuelle, Sam Seydieh sur les mouvements LGBT et Suzette Robichon, traductrice de travaux d’historiennes allemandes sur les lesbiennes, répondront à ces questions. Ecrivaine, Brigitte Benkemoun évoquera à travers son livre, Albert le magnifique, l’existence homosexuelle de son grand-oncle, Juif et assassiné à Auschwitz.

Programme

14h — Christine Bard (professeure en histoire contemporaine à l’Université d’Angers) Laboratoire TEMOS
Accueil et introduction

1ère séance sous la présidence de Jimmy Charruau (enseignant-chercheur en droit, Université d’Angers)
14h20 – Régis Schlagdenhauffen (maître de conférences à l’EHESS, Paris)
« Lieux et monuments dédiés à la mémoire de la déportation homosexuelle en Europe »
14h50 — Sam Seydieh (Dr en sociologie de l’Université Paris Descartes)
« Le mouvement LGBT et la mémoire de la déportation homosexuelle en France »

15h20 – Débat
15h40 — Pause / signatures des ouvrages

2ème séance sous la présidence de Bérangère Taxil (professeure de droit, Université d’Angers)
16h00— Arnaud Boulligny (chargé de recherche à la Fondation pour la mémoire de la déportation)
« L’état des recherches sur la répression et la déportation des homosexuels en France »
16h30 – Suzette Robichon (militante associative, Paris),
« Invisibilisées ou oubliées : quelques portraits de lesbiennes déportées »
17h00— Brigitte Benkemoun (journaliste et écrivaine)
à propos de son livre Albert le magnifique (Stock, 2016)

17h30 – Débat
18h00 – Conclusion par Christine Bard avec Stéphane Corbin (militant LGBTI, Angers)

Cet événement est programmé dans le cadre du Mois du genre, une manifestation imaginée par le programme de recherche GEDI (GEnre et DIscriminations sexistes et homophobes) et la mission Égalité de l’UA, et désormais portée par l’Université d’Angers. Pendant tout le mois de mars, des événements sont proposés, gratuits et ouverts à tous, permettant les échanges entre le grand public, les scientifiques et des artistes.

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