3. Communautés et pluralité: autorités, violences et coexistences

Croisant plusieurs champs les recherches portent sur les formes d’articulations possibles entre l’intérêt collectif et l’existence d’une diversité inhérente à tout groupe, au sein d’une communauté d’appartenance ou entre communautés – politique, religieuse, économique, culturelle.

Responsables de l'axe: Vincent Corriol, Thomas Deswarte, Marie Lezowski, Hélène Vu-Thanh

Objet et concepts

Il s’agit donc de penser la communauté dans son unité et la variété de ses membres, de prendre en compte la pluralité et les défis que celle-ci a pu engendrer. Refusant une approche purement conceptuelle, les travaux de cet axe sont fondés sur la relation dialectique entre la théorie, la pratique et l’espace, qu’il s’agisse de l’investissement de son environnement par l’homme ou de l’influence des territoires sur les formes de régulation sociale. Sont principalement étudiés les espaces européens depuis l’Antiquité gréco-romaine jusqu’aux sociétés du temps présent, mais aussi les lieux où cette Europe se projette.

L’autorité joue un rôle crucial pour maintenir la cohésion et les équilibres internes de la société en imposant une norme et une administration commune, mais aussi en partageant la prise de décision et l’exercice du pouvoir, en attribuant des privilèges à certains groupes etc. La question des tensions et des crises – intra et intercommunautaires – suscitées par des intérêts parfois contradictoires peut être abordée sous l’angle des différentes formes et usages de la violence (révoltes, conflits, guerres…) et selon des échelles variables. Mais une société ou une communauté ne saurait subsister sans un minimum de valeurs communes, qui sous-tendent l’établissement de liens, qu’ils soient sociaux, politiques ou religieux, et la constitution d’identités qui peuvent elles-mêmes être plurielles. A contrario, l’extrême pulvérisation des liens au sein de la communauté peut en cacher la faiblesse, jusqu’à en menacer la cohésion. A cet égard, les notions de « tolérance », de « laïcité », ou, plus récemment, de « pluralité » et de « diversité » ont pu être invoquées afin d’assurer la cohésion d’une société par-delà les différences qui la traversent.

D’un point de vue diachronique, la question fondamentale est bien celle du passage de sociétés pensées selon une conception « organique » et à dominante monoculturelle, à des sociétés fondamentalement multiculturelles et conçues selon une approche « mécanique ».