1. Enfance, genre et traces de soi: individualités et subjectivités en mouvements

Les recherches menées dans l’axe 1 traitent de la construction de l’individu et du sujet à travers l’histoire en mobilisant prioritairement deux entrées, celle de l’âge et celle du genre, et en proposant de déployer une méthodologie attentive aux documents d’archives personnels.

Responsables de l'axe: Hervé Guillemain, Véronique Mehl, David Niget

Objets et concepts

Il s’agit de traiter tout à la fois de la construction des identités collectives et de la formation des groupes sociaux et de comprendre les processus d’individuation dans l’histoire, à travers la notion de subjectivité, mais aussi de saisir les trajectoires personnelles, les expériences vécues, les stratégies d’articulation de l’individu dans le corps social et dans différents réseaux. Les archives, surtout quand elles s’inscrivent dans une narration de soi, par exemple à travers les pratiques de la généalogie et de la généanautie, peuvent être envisagées comme un espace intermédiaire entre la société et l’individu, propice à son affirmation et à sa fabrique sociale.

Considérant que l’âge et le genre sont à la fois deux champs de recherche mais aussi deux outils conceptuels permettant de comprendre la formation des subjectivités, les recherches articulent histoire sociale, histoire culturelle et histoire politique. L’inscription de l’analyse dans le temps long nécessite bien sûr de se défaire de toute tentation téléologique afin que soient explorées dans leurs singularités et leurs diversités les expressions sociales, politiques et culturelles de ces subjectivités en construction, ancrées dans des contextes discursifs précis et des réalités socio-économiques particulières. Ainsi, il est également possible de comprendre comment à travers l’histoire, les processus de subjectivation, c’est-à-dire de prise de conscience par le sujet de sa propre individualité, ont pu permettre à certains mouvements sociaux, culturels et politiques de prendre corps, qu’il s’agisse du féminisme, des droits des enfants, des mouvements de jeunesse, des associations LGBT. Tous ces mouvements se caractérisent aussi par leur capacité à inventer leur propre rapport aux archives et à concevoir, tant du côté des usages que de la constitution des fonds d’archives et des collections de bibliothèques ou de la production éditoriale, des modalités particulières de consignation des traces collectives et individuelles. Nous nous interrogeons également sur les paradoxes de la subjectivation à travers la modernité, entre émancipation du sujet et nouvelles formes de discipline sociale.